Expositions

1995 – 2015

2015

Stéphane Thidet « Au fond du Jardin » 

Du 18 novembre au 11 décembre 2015

« Design ex Machina »

Commissariat : Sophie Fétro

29 septembre au 23 octobre 2015

« Transversalités »

du 2 au 12 juin 2015

Michel Dupré  « 80 » 

du 9 au 21 mai 2015 

« Établi afin d’être renversé » 

 Du 8 au 17 avril 2015

 « Juste Avant » Prix Michel Journiac #6

Du 24 au 27 mars 2015

Sylvie Blocher  « Ce qui manque »

Du 03 février au 20 février 2015

2014

Stéphane Couturier « Climat de France »

Du 12 novembre au 12 décembre 2014 

« L’art contemporain s’appelle Julien »

du 30 septembre au 24 octobre 2014. 

« Plus un geste »

Du 2 au 11 avril 2014  

« Juste Avant » Prix Michel Journiac #5

Du 11 au 21 mars 2014 

Michel Journiac « Hommage à Michel Journiac »

28 janvier – 28 février 2014

2013

Jiří Kornatovský « Méditations, dessiner le temps »

Du 19 novembre au 6 décembre 2013 

Romain Bernini « Les nuits obliques »

du 25 septembre au 18 octobre 2013 

Françoise Saddy

Du 26 juin au 4 juillet 2013

« L’Abri »

Du 3 avril au 13 avril 2013

« Juste avant » Prix Michel Journiac #4

Du 13 Mars au 22 Mars 2013.

« Faire avancer les méandres »

du 19 février au 8 mars 2013

Anita Molinero « Hallali »

du  23 janvier – 8 février 2013

2012

 « En quête du lieu »

 du 13 au 30 novembre 2012

Tania Mouraud « Fantômes »

Du 9 au 30 octobre 2012

Aesthetic Transactions – Art et philosophie à l’état vif

commissariat : Richard Shusterman

Du 24 mai au 6 juin 2012

« Juste Avant » Prix Michel Journiac #3

Du 4 au 15 mai 2012

« Le miroir et l’encyclopédie »

Du 3 au 12 avril 2012

2011

Bruno Perramant « The wedding »

Du 29 novembre au 13 décembre 2011

Dany LERICHE / Jean-Michel FICKINGER « Alètheia »

Du 26 septembre au 14 octobre 2011 

KAREN O’ROURKE  « Partially Buried University , Territoires »

du 16 au 30 juin 2011

« Juste Avant » Prix Michel Journiac #2

 juin 2011

Dominique Petitgand « Le ventriloque »

Du 21 mars au 7 avril 2011

« La Part Manquante » 

du 3 au 11 mars 2011

« Oeuvre : Mode d’emploi » 

(commissariat Mélanie Perrier)

du 7 au 25 février 2011

2010

Hervé Rabot  « Avec Elles & Autres Feux »

Du 23 novembre au 10 décembre 2010

Alexandre Périgot « Jardin révolutionnaire avec moins de couleurs et plus de fleurs »

Du 19 au 29 octobre 2010

« Juste Avant » Prix Michel Journiac #1

Du 20 mai au 11 juin 2010

Gender blending

Du 25 Mars au 16 Avril 2010

« Déjà Vu »

Du 10 au 19 mars 2010

2009

Jan Kopp 

Du 17 novembre au 8 décembre 2009

« TRANSPOSITION »

du 2 au 27 octobre 2009

« EN MARCHE »

Commissaire d’exposition : Mélanie Perrier

Du 30 MARS au 10 AVRIL 2009

« A la Limite »  

Du 2 au 14 mars 2009

Jean-Jacques  Palix « Staccato »

Du 5 au 19 février 2009

2008

David Renaud  « Hétérotopies »

Du 18 novembre au 12 décembre 2008

« PASSAGE(S) »

Du 3 au 16 octobre 2008

Philippe Bazin « Noé »

Du 6 au 23 mai 2008

Dance on camera

Commissaire d’exposition : Mélanie Perrier Avec la collaboration de Ghislaine Perichet

Du 31 MARS au 18 AVRIL 2008

« Revers du Réel » 

Du 11 au 21 mars 2008

Eija-Liisa Ahtila « Une retrospective »

Février-Mars 2008

Bernard Lallemand « My space »

Du 31 janvier au 22 février 2008

2007

 Mark Dion « Library for the birds of Paris and other fables »

Du 18 octobre au 8 novembre 2007

« (Im)postures »

Du 28 mars au 5 avril 2007

« Parcours Mixtes » 

commissariat : Richard Conte

Du 23 janvier au 3 février 2007

2006

« Conflit d’images »

Commissariat : Etienne Bernard

mars 2006

2005

Raphaël Boccanfuso – Inauguration de la Galerie

27 octobre – 15 décembre 

2004

Laurent Tixador – Vers le Cap Horn

Salle Michel Journiac, Fontenay-aux-Roses & Université Paris 

Stéphane Sautour – RAM_2004 

curator Nicolas Thély (Bureau d’hypothèses)

Salle Michel Journiac, Fontenay-aux-Roses & Université Paris 1 

Claude Lévêque « Disconvenance »

Installation (avec les étudiants de l’UFR arts plastiques et sciences de l’art de l’Université 1).

Salle Michel Journiac, Fontenay-aux-Roses & Université Paris 1

Février 2004

« Le Complexe du cul-de-sac »

Commissariat : Etienne Bernard

(Février 2004)

2003

Gianni Motti

Michel Verjux

AAA Corp

Christophe Beauregard

Katrin Gattinger

Edourad Levé

Eric Rondepierre

Du 3 au 21 février 2003

2002

Jacques Charlier

Du 2 au 20 décembre 2002

Salle M. Journiac, Université Paris 1, Fontenay aux Roses 

Michael Snow

Du 31 octobre au 22 novembre 2002

Salle M. Journiac, Université Paris 1, Fontenay aux Roses  

Sharon Daniel & Karen O’Rourke

Une carte plus grande que le territoire [Trajectoires et perspectives des bases de données] Mapping the Database

Salle M. Journiac, Université Paris 1, Fontenay aux Roses 

Jean-Luc Moulène – Produits de Palestine

Salle M. Journiac, Université Paris 1, Fontenay aux Roses 

Pierre Leguillon – Diaporama

Salle M. Journiac, Université Paris 1, Fontenay aux Roses 

2001

Giovanni Anselmo

Du 7 décembre au 21 décembre 2001

Paul-Armand Gette

Du 3 mai au 21 mai 2001

Paul Devautour “ Le collège invisible ” 

Du 15 mars au 5 avril 2001

Marylène Negro « La mouche »

22 février – 9 mars 2001

Alain Declercq « Etat de siège »

Du 11 au 19 janvier 2001

2000

Antoni Muntadas

Du 18 octobre au 7 novembre 2000

Galerie de l’UFR 04

Jean Le Gac

Du 12 mai au 30 mai 2000

Patrick Corillon

Du 21 mars au 5 avril 2000

Daniel Walravens

Du 11 janvier au 21 janvier 2000

1999

Kees Visser

 

Alain Bernardini

1998

François Morellet « Π Barocco »

Du 5 novembre au 18 novembre 1998

“ Do it ” concept Hans Ulrich Obrist

Mai 1998

Artistes : Ilya Kabakov – Paul Armand Gette – Jean-Jacques Rullier – Alison Knowles – Félix Gonzales Torres 

1996

Hommage à Journiac 

(cur. Michel Vanpeene)

(avril 1996)

1995

 “l’oeuvre en échec”

Per monstra ad astra
Un regard sur la collection d’Antoine de Galbert

Du 23 mars au 8 avril 2016

Artistes : Martin ASSIG, Annette BARCELO, Cathryn BOCH, Peter BUGGENHOUT, Damien CADIO, Patty CHANG, Roman CIESLEWICZ, Steven COHEN, Thibault DE GIALLULY, Damien DEROUBAIX, Mark DION, Marcel DZAMA, Vidya GASTALDON, Ann HAMILTON, Elika HEDAYAT, Hendrik HEGRAY, Noritoshi HIRAKAWA, David LYNCH, Enrique MARTY, Elina MERENMIES, Eric POUGEAU, Bogban RATA, Maïa ROGER, Dorothea TANNING, Anne-Marie SCHNEIDER, Fabien VERSCHAERE, Jérôme ZONDER

Aby Warburg se plaisait à répéter l’adage Per monstra ad astra, qui se traduit littéralement par “des monstres aux astres”. Cette locution latine a été le point de départ de notre réfléxion sur une certaine ambivalence dans la relation que nous entretenons avec les oeuvres séléctionnées dans la collection d’Antoine de Galbert. En effet, celles-ci montrent quelque chose de troublant, de singulier, qui frôle les limites et inquiète les normes.
La curiosité pour les anomalies anatomiques des êtres vivants a donné naissance à une science : la tératologie, combinaison de différentes disciplines pour comprendre l’exceptionnel.
Notre exposition n’entend pas dresser une taxinomie exhaustive de l’étrange en art contemporain, il s’agit plutôt d’explorer la dialectique que suscitent ces formes monstrueuses entre attraction et répulsion, dégoût et fascination. Elle interroge leur pouvoir de pousser la raison à ses limites, le langage aux frontières du dicible. Que nous apporte la représentation de l’inacceptable à la perception des faits réels ? Comment cela influe-t-il sur notre conscience, nos connaissances et nos valeurs éthiques ?

Gigantesque, pathologique, animal, pervers, incestueux, horrible, cosmique, inhumain, poétique, disparate, singulier, informe, tabou, défiguration et mort sont des motifs récurrents dans les manifestations du monstrueux. La zoophilie dessinée par Marcel Dzama, le cadavre de taupe de Mark Dion, l’insalubrité de la sculpture de Peter Buggenhout et les mots incisifs écrits par Eric Pougeau donnent à voir des représentations plus ou moins explicites, étranges et dérangeantes.
Dans l’histoire warburgienne des images, la beauté et le charme des chefs-d’oeuvre sont liés à «“l’angoisse” et à la “phobie” dont ils offrent, disait Warburg, une “sublimation”». La représentation du monstrueux est inhérente à l’Histoire de l’Art. Elle se nourrit de fantasmes et en alimente de nouveaux. Le goût et l’intérêt intellectuel pour les monstres s’expliquent par ce qu’ils nous informent sur les contextes psycho-sociaux dont ils émergent, comme une vision en négatif.
Définir le monstrueux, l’abject, permet de nous situer, de nous rassurer et peut-être aussi de mieux circonscrire notre identité. La figure du monstre est relative à chacun ; elle dépend à la fois d’une construction sociale et d’une représentation subjective.

Où est le monstrueux ?
Aujourd’hui plus que jamais, nous sommes soumis au quotidien à une quantité d’images choquantes, véhiculées par les médias, qui s’imposent à nous. Certaines d’entre elles sont d’une violence hors du commun, difficilement supportable ; elles deviennent pourtant l’objet d’une véritable fascination donnant naissance à des galeries de l’horreur sur internet.
Pourquoi voir le monstrueux dans le hors norme, le différent, et pas dans les images auxquelles nous sommes soumis quotidiennement ?
Rendre visible et magnifier la mort, l’immonde, l’infâme, ce que l’on voudrait rejeter hors du monde, c’est rappeler à la société une dimension qu’elle refoule. C’est identifier les structures normatives, oeuvrer avec l’incertitude, avec l’hétérogénéité. C’est favoriser la multiplicité des processus de subjectivation.
Per monstra ad astra, ou comment, par des sentiers ardus, accéder aux étoiles.

Exposition organisée par les étudiants du Master 2 professionnel Sciences et Techniques de l’Exposition, Promotion 2014 – 2015 : 

Laurent Atlan, Constance Arroyo, Anna Battiston, Renata Bellanova, Alizée Brimont, Mathilde Camoin, Émilie d’Ornano, Pietro Della Giustina, Élise Fourché, Noémie Guillemot, Yasmina Hatem, Margaux Honegger, Clara Labrousse, Isabela Rosa Lachtermacher, Anaïs Lerendu, Josselin Merazguia, Hugo Perez, Firouzeh Saghafi, Lauriane Vigouroux et Elodie Vitrano

Anne Ferrer 

« Devenir Souffle »

Du 4 au 26 février 2016

Les sculptures d’Anne Ferrer s’offrent dans l’immédiateté. Vives, exubérantes, striées de couleurs qui rappellent aussi bien les jeux de l’enfance que les chapiteaux des cirques, elles semblent disposées pour célébrer une fête ou nous plonger dans les réminiscences d’un temps prénatal : nous sommes conviés à nous mouvoir légèrement, à nous lover autour d’elles, à nous laisser happer dans la douceur de leur toucher et de leur frémissement, à s’effacer un instant dans un sentiment d’apesanteur, entre vague à l’âme et euphorie. Les appellerons-nous alors « sculptures » ? Car elles sont, dans leur disposition joyeuse, une déconstruction même de la sculpture : elles se moquent de la stabilité aussi bien que des effets de masse ou de constructions savantes ; elles y opposent une fluidité et un oscillement permanent, se déguisent en drapeau, en manche à air, ou en Kway que nous enfilons par gros temps. Elles vibrent et respirent là où, si souvent, siègent le lourd, le terne, l’immobile, le pérenne. Elles irradient de leurs couleurs vives, celles que nous partageons dans nos moments de jeux et de loisirs. Elles chantent aussi, bruissent et chuchotent ce qui traverse nos rêves ou nos fantasmes, et parfois s’allient à des rythmes musicaux. Elles s’emparent du présent et font fi de l’intemporalité de la sculpture : prenant forme à la faveur d’un souffle, s’assoupissant tout aussitôt en se déformant, elles prennent garde à ne pas arrêter les formes, à se donner dans un mouvement organique, à éclore et à décliner.

Sans doute, sont-elles, alors qu’elles se déploient aussitôt sorties de la valise qui leur permet tous les voyages, un lieu de surgissement et une expérience plus qu’une sculpture. Surgissement qui multiplie les jeux suggestifs des œuvres en révélant l’ambiguïté organique des formes : jets de fleurs ou tentacules menaçantes, fléau masculin ou enlacement féminin, gros plan sur des parties du corps ou plongée dans un monde aquatique. Expérience, car le trouble sensuel que projettent ces œuvres, naît de l’instabilité des formes, de ce qui se joue dans la respiration, l’alternance qui rythme le sentiment de vivre autant que le désir, ainsi que le cycle naturel de la vie. « Devenir souffle », c’est s’efforcer – et s’émerveiller – d’être ce passage constant d’un état à l’autre.

Si on dressait une généalogie des œuvres d’Anne Ferrer, on décèlerait une progression lente et raisonnée qui du cru, de la chair, du cochon transgenre et provocateur, l’a conduite vers plus d’abstraction pour favoriser un plus grand trouble de la perception, semblable à celui que certains tableaux de fleurs de Georgia O’Keeffe laissent entrevoir. Mais ce lointain écho, dont on ne sait si Anne Ferrer le revendique, ne se retrouve pas dans ses dessins qui gagnent en liberté et en franchise par la rapidité de leur exécution là où les « sculptures » demandent le temps long et la précision des machines à coudre. Œuvres à part entière, ses dessins sont aussi un lieu de passage, où la couleur fait surgir des figures étranges, des fleurs ou des organes carnivores, et offrent, si on peut le dire ainsi, un « bestiaire végétal ». Loin d’être les simples patrons des sculptures, ils multiplient les chemins où le souffle s’accorde avec l’exubérance d’un imaginaire qui rit de son « inquiétante étrangeté ». 

Antoine Perrot

2015

Stéphane Thidet

« Au fond du Jardin » 

Du 18 novembre au 11 décembre 2015

Quand on est enfant, on n’use pas de mots mais on est capable de ressenti puissant. Stéphane Thidet, petit, a habité avec ses parents dans une maison noyée dans un grand jardin. Probablement si Stéphane fait un effort de mémoire, il peut reconstituer les frontières vagues de ce domaine. Il pourrait y voir sans doute un jardin, non pas un jardin d’agrément mais plutôt un espace de liberté fait de merveilles et de mystères….et aussi se remémorer l’impression d’une violence ouverte, réelle qui faisait vibrer son être visible dans chaque détail de la vie et de la nature environnante. 

Ces impressions d’enfance sont l’une des pistes récurrentes qui sous-tend le travail de Stéphane Thidet. En proposant de montrer à la galerie Michel Journiac une série d’œuvres réalisées entre 2006 et 2013 et en intitulant ce solo show Au fond du jardin, Stéphane Thidet démontre à quel point son travail se nourrit de son histoire mais toujours de manière duelle. Il l’explique d’ailleurs avec une grande perspicacité : 

« J’aime l’autonomie de la mémoire et du souvenir. Un souvenir a plusieurs vies. Quels sont mes vrais souvenirs ? Ceux cristallisés par les histoires de mes parents ou celui créé par une photographie ? Cette amnésie devient un terrain de jeu incroyable. En jouant avec la mémoire collective, j’ai l’impression que je peux la fabriquer. D’une certaine manière, je la préfère à la mémoire. » 

Sans titre (Le Portique) 2008 est une balançoire/portique arrêtée dans son mouvement. L’artiste déploie là les références d’interdit et de surprotection mais aussi, dans ce quasi arrêt, la notion de péril. Il se dit « poursuivi par les thématiques de la fuite et de l’échec. Son travail débute toujours à partir d’un fait que qu’il ne maîtrise pas ou de son inadaptation à une situation ». Il est vrai qu’une impression de vide et presque d’effroi se dégage de cette sculpture d’agrès, de corde et d’altuglax. 

Il faudrait sans doute interroger Stéphane Thidet sur cette habitude à ne pas nommer certaines œuvres, pourtant parmi les plus marquantes. Je pense au Refuge ( 2007) – cabane de bois balayée par la pluie – ou au Terril (2008), deux tonnes de confettis noir. Faut il y voir là le besoin d’une signification de l’œuvre sans aucune autre référence que ses propres qualités matérielles et informelles ? Ou au contraire, un moyen de s’éloigner d’une réalité trop immédiate ? 

Je n’existe pas (2011) est une installation de 8 écrans diffusant 8 vidéos couleur en boucle, là encore pas de narration mais le clignotement d’une guirlande et le son d’ampoules éclatant de manière aléatoire, tirées avec un pistolet. Des stands de tirs de fête foraine conceptuels liés à cet univers dans un mode aléatoire, celui de la disparition. 

Half moon. En 2012, Stéphane est en Californie : il réalise à la Villa Montalvo, à Saratoga une vidéo de 9mn. Tout dans la narration est inquiétant : le chant des grillons, les sculptures munies de leurs sourires moqueurs, une biche qui traverse le jardin. Des animaux sauvages y prennent possession du monde des humains. Et la technique d’enregistrement de la vidéo qui filme comme une caméra de surveillance ne fait qu’amplifier un sentiment diffus et grandissant de malaise. 

Pour Le Nid (2013, morceau de bois, billes, environ 150 x 40 cm), l’artiste a récupéré une branche dans une rivière puis l’a creusée jusqu’à ce que l’espace soit suffisant pour y stocker ses billes de petit garçon. C’est là encore une action presque animale, une manière de cacher un trésor où les simples billes deviennent des diamants. 

Le Fagot (2012) est une sculpture faite de poutres en vieux chêne, encerclées par du jeune chêne, des matériaux bruts, ramassés sur une ruine qui appartient à l’artiste. Le Fagot est entravé, privé de liberté. Et parce que justement l’artiste travaille à partir d’éléments réels souvent naturels, il met en opposition les parties laissées à l’état brut et les ajouts, il attire le regard sur cet enfermement. 

On aura compris qu’à travers son oeuvre, Stéphane Thidet aime construire des «fictions», sorte de ré-agencements matériels de signes et de volumes. Il dresse des cartes du visible, des trajectoires entre le visible et le dicible, des rapports entre des modes de l’être, des modes du faire et des modes du dire. Bien plus, il introduit dans les corps imaginaires de son bestiaire des lignes de fracture, de désincorporation. 

La question de contretemps renforce cette sensation de rupture. Un grand nombre d’œuvres proposent une temporalité différente, explorent la matière élastique du temps et soulèvent la possibilité d’être en marge d’un univers trop formaté. Mais ce qui est magique dans le travail de Stéphane Thidet c’est qu’il nous livre ces pas de cotés avec une douceur ensorcelante. Et si son travail est avant tout un travail de glanage, c’est cette folie et ce respect, cette prise de risque intellectuelle et artistique qui font de lui, pour moi, un des artistes importants de sa génération. 

Françoise Docquiert 

« Design ex Machina »

Commissariat : Sophie Fétro

29 septembre au 23 octobre 2015

Avec Camille Bosqué – Guillaume Buisson et Lucile Schrenzel – Pierrick Faure – Gaël Gouault – Martin Guillaumie – Jules Levasseur – Axel Morales – E+K ( Élise Gay et Kévin Donnot).

Interroger la relation entre les outils de production et ce qui en résulte tel est l’enjeu de cette exposition qui entend mettre en évidence la relation de réciprocité entre les moyens de production (ce qui produit) et les formes qui en découlent (ce qui est produit). 

Aujourd’hui, le développement des outils numériques et leur plus large accessibilité favorisent, notamment dans le champ du design, une production de machines inédites qui s’émancipent des lieux de production industriels habituels. Ayant compris depuis longtemps que la qualité d’une pièce provient bien souvent de son façonnage, les designers s’intéressent largement aux moyens de production et de mise en forme des pièces qu’ils veulent créer, reste que cette relation passe souvent inaperçue aux yeux des non initiés. Fait remarquable, depuis plus d’une dizaine d’années, le numérique semble encourager sur le mode du DIY ce rapprochement et conduire les designers à créer non plus seulement des formes mais aussi les outils permettant de les obtenir. 

Il s’agit alors de présenter ce que les designers font aux machines, ce qu’ils obtiennent et les raisons qui les poussent à détourner des matériaux ou semi-produits industriels de leurs usages conventionnels, à imaginer d’autres procédés de mise en forme de la matière et à mettre au point leurs propres machines-outils, tout du moins à ne pas seulement se contenter de machines existantes, mais à modifier leurs usages conventionnels, les normes et les paramétrages d’usine. 

Entre fabriques artisanales et industrielles, impliquant ou non des technologies numériques, l’exposition cherche à embrasser un large champ de productions (design d’objets, graphisme, typographie, etc.) relevant aussi bien de pratiques amateurs, artistiques, artisanales qu’industrielles.

DESIGN EX MACHINA ! est également l’opportunité pour certains designers de créer des pièces ou dispositifs pour l’occasion. 

Enfin, l’intention de l’exposition n’est pas de seulement présenter la pièce finale mais une sélection d’éléments concourant à la bonne compréhension de la pièce, de son fonctionnement et de son processus de production. 

Transversalités

du 2 au 12 juin 2015

Exposition de doctorant de l’Université de Paris 1 et de l’Université de Paris 8.

Avec : Maëlic Beets – Claud-CLd – Camille Courier – Tanya Nedelskaya – Olivier Turpin – Parya Vatankhah  – Gaelle Caye  – Julie Dudragne – Pascale Lefebvre – Giulia Leonelli  – Elodie Lombarde   – Véronique Pérez

à l’initiative de Gisèle Grammare et de François Jeune.

MICHEL DUPRÉ 

« 80 » 

du 9 au 21 mai 2015 

Enseignant en arts plastiques et histoire de l’art, praticien du dessin, de la peinture, de la sculpture, de la photographie, du graphisme, de l’écriture, de l’édition, Michel Dupré a enseigné à l’UFR 04 (Université de Paris I) durant une vingtaine d’années (Chargé de cours, PRAG, Maître de conférences). 

Parallèlement à ses activités à l’UFR, il est resté actif dans le champ artistique, à titre individuel et dans le cadre des multiples activités du groupe DDP dont il fut cofondateur. Son activité de conférencier se poursuit en France comme à l’étranger, au service d’associations (Alliance française, Centres culturels…) ou d’institutions (Universités, Ecole de la Magistrature…). Depuis le début du siècle, la publication annuelle d’une plaquette sur divers thèmes, vient compléter son travail. 

L’ensemble de ses pratiques artistiques a toujours été mis en relation avec ses diverses activités, en sorte de les enrichir les unes les autres et de les inscrire, plus ou moins directement, dans le champ social et politique. 

Réunis pour la première fois pour l’exposition « 80 », quatre-vingt peintures, dessins, collages de Michel Dupré, maître de conférences honoraire de l’UFR des Arts Plastiques et Sciences de l’Art de l’Université Paris I, sont le témoignage de la fertilité et de la singularité d’une pratique artistique développée depuis plusieurs décennies. Toujours en cohérence avec sa réflexion théorique, pédagogique et politique, son œuvre, par la diversité des formes artistiques qu’elle investit, atteste l’acuité, la pertinence et la richesse de son regard, d’un regard malicieux porté sur notre monde, porté sur ses maux, mais aussi sur ses espoirs. Avoir pu organiser cette exposition dans la Galerie Michel Journiac du Centre Saint-Charles nous procure une très grande joie, car c’est pour nous l’occasion de lui rendre, à l’artiste et à l’enseignant qu’il est, un fervent hommage. 

Isabelle Rollin-Royer et Pierre Juhasz 

ÉTABLI AFIN D’ÊTRE RENVERSÉ

Du 8 au 17 avril 2015

Artistes : Peter Downsbrough – ExposerPublier et David Flaugher – Julien Journoux – Aurélie Pétrel et Vincent Roumagnac – Claude Rutault – Lawrence Weiner.

ÉTABLI AFIN D’ÊTRE RENVERSÉ présente un dialogue inattendu entre trois propositions de jeunes artistes et les œuvres de trois grands noms de l’art conceptuel : Peter Downsbrough, Claude Rutault et Lawrence Weiner, dont les œuvres appartiennent à la collection de Daniel Bosser.

Pendant toute la durée de l’exposition, le collectif ExposerPublier construit une œuvre d’après un énoncé produit pour l’occasion par le New-Yorkais David Flaugher. Aurélie Pétrel et Vincent Roumagnac présentent une réinterprétation d’une photographie de Jeff Wall, et Julien Journoux offre une réécriture de l’ouvrage d’Herman Melville, Bartleby, the Scrivener – A Story of Wall Street, ainsi qu’un état de l’œuvre protocolaire Le ciel du 18 mars, constituée des photographies du ciel que l’artiste s’est vu offrir par ses proches à sa demande chaque 18 mars depuis 2013.

Dans cet espace d’expérimentation, les artistes réinterprètent des partitions, des protocoles ou des énoncés qui sont lus comme des recettes dont les consignes sont tour à tour inflexibles, évolutives ou malléables.

ÉTABLI AFIN D’ÊTRE RENVERSÉ constitue le fruit de six mois de travail de vingt étudiants aux personnalités diverses, au sein d’un cursus dirigé par Françoise Docquiert consacré aux métiers de l’exposition et aux pratiques curatoriales.

Exposition organisée par les étudiants du Master 2 professionnel Sciences et Techniques de l’Exposition, Promotion 2014 – 2015 : 

Jordan Alves, Aurore Bano, Sarah Beaumont, Charline Bilesimo, Frédéric Blancart, Anne-Claire Deleau, Alexia Dreschmann, Marie Ducornet, Alexandra El Zeky, Florine Garcin, Camille Jacoupy, Manon Klein, Alice Kopp, Estelle Magnin, Constance Marchand, Anne Marchis-Mouren, Eugénie Martinache, Julie Mouradian, Dorian Reunkrilerk, Raluca Sapunarescu

Juste Avant

Prix Michel Journiac #6

Du 24 au 27 mars 2015

Afin de promouvoir les démarches artistiques des étudiant-es issus des Master 1 & 2 de l’Ecole des Arts de la Sorbonne, après appel à candidature, un jury de professionnels du monde de l’art à sélectionné : 

Rezan Abdullah – Alexia Antuofermo – Jimmy Beauquesne – Emilie Blondel – Fabio Monteiro Correa – Bernardo Spector

Jury : Marion Papillon (Galeriste), Claire Le Restif (CREDAC), Fabienne Bideaud (curator), Morgane Prigent ( Espace d’art contemporain Camille Lambert, Juvisy), Catherine Valat (Galerie du Haut-Pavé)

Sylvie Blocher 

« Ce qui manque »

Du 03 février au 20 février 2015

En 1992, Sylvie Blocher a décidé d’arrêter toute fabrication d’objets pour, dit-elle, travailler et tourner avec un « matériau dangereux » : des personnes inconnues, rencontrées par annonces aux quatre coins du monde. Elle les reçoit dans un studio improvisé et leur demande de regarder face à la caméra : de porter une Adresse à un autre, imaginaire, projeté par-delà l’écran. Elle, se tient hors champ sur le côté, et engage avec eux une conversation – coupée au montage. Sous ce dispositif, 22 installations vidéos ont ainsi été réalisées, rassemblée sous le titre générique de Living Pictures. Certaines réunissent des groupes selon un critère d’appartenance (ce que l’artiste appelle des « faux groupes) : des chercheurs du CERN à Genève – Mediation Room, 2001– ; des milliardaires de San Francisco – Men in Gold, 2007 – ; des chauffeurs de taxi illégaux de Toronto – Them[selves], 1998. D’autres font simplement appel à des habitants : de Buenos Aires – Dignidad, 2002 – ; de Bruxelles – For Ever, 2000 – de la Nouvelle-Orléans – What’s belong to them, 2003. Toutes font entrer dans l’espace de l’art des personnes qui n’y sont jamais invitées. 

Les Living Pictures, ainsi que l’expression le suggère, se rattachent tout autant à une tradition picturale que vidéo ; raison aussi pour laquelle les vidéos sont toujours présentées dans une installation et jamais simplement projetées. Le projet vise à « rendre la parole aux images », à redonner, à ceux que l’artiste appelle ses modèles, une parole et, à travers elle, une singularité mais aussi à « faire parler les corps », à approcher un moment où quelque chose se défait et se recompose : un instant fugitif où le corps lâche, s’abandonne, échappe à sa propre image et fait l’expérience de sa propre altérité.

Cette « gymnastique de l’altérité » comme aime à la nommer l’artiste traverse l’ensemble de l’œuvre. Un jeu de l’altérité de soi à soi, mais aussi dans le mouvement d’Adresse des personnages aux spectateurs, ou encore dans la relation souvent éprouvante entre l’artiste et ses modèles, qui interroge la construction de notre identité : celle de chacun singulière, mais aussi celle qui se construit dans la relation à une communauté. 

Cette question de la construction communautaire, au travers notamment de celle de l’identité nationale est au cœur l’installation vidéo présentée dans la galerie Michel Journiac, Tournée à Penrith, dans la banlieue de Sydney, ville-dortoir de la classe moyenne où domine un certain ennui et dont certains quartiers sont d’une grande pauvreté, What is Missing (2010), produit à l’occasion d’une exposition monographique de l’artiste au musée d’art contemporain de Sydney, est une vidéo sur le manque. « En banlieue, explique l’artiste, les habitants ont toujours l’impression de ne pas être aussi « bien » que ceux qui habitent les grandes villes et qu’ils regardent de loin. Ils se sentent très souvent exclus. Cela entraîne toutes sortes de comportements de réclusion et d’incertitudes identitaires. » Si What is Missing adopte le dispositif de tournage propre aux Living Pictures, l’image présente toutefois une particularité : Sylvie Blocher a en effet filmé chaque participant d’abord à droite de l’image, puis à gauche de l’image en leur racontant à nouveau ce qu’il venait de dire. Elle a ensuite assemblé les deux segments d’image. On voit ainsi leurs corps se dédoubler, comme s’ils étaient avec leurs jumeaux-(elles) et leurs regards réagir à leurs propres paroles. Tournée dans une banlieue australienne, What is Missing, comme bon nombre de Living Pictures, dépasse ce simple cadre local : ses personnages nous parlent depuis Penrith aussi de nos banlieues, de nos manques et de nos peurs, à l’image de cette jeune fille qui ouvre la vidéo se demandant ce qu’il peut bien manquer dans l’hymne national de son pays…

2014

Stéphane Couturier

« Climat de France »

Du 12 novembre au 12 décembre 2014

Lauréat du prix Niepce en 2003, Stéphane Couturier est un artiste rare. Depuis maintenant presque vingt ans, il s’est attaché à construire une oeuvre dédiée à la représentation des villes et à leurs transformations. Avec talent, il s’est inscrit plastiquement dans une réflexion contemporaine sur l’homme, son rapport au lieu et au temps, reprenant à son compte les différentes mutations de l’espace urbain théorisées dès les années 1980 par Paul Virilio et Jean Baudrillard. Ses photographies résistent à toute banalité, à toute interprétation, à toute connotation pour faire interruption, parfois même dans la démesure et une certaine étrangeté, dans la sphère du réel et de son actualité.    

Stéphane Couturier, pour l’élaboration de ses photographies, travaille à la chambre sans aucun trucage, jouant de la frontalité, de la couleur et du grand format, pour donner plus de sens à un scénario symbolique qu’il tisse au cœur des métropoles. Les premières séries – Archéologies urbaines (1995-1998) et Monument(s) 1999-2002 – vont laisser place au début des années 2000 à des images de lotissements résidentiels au Mexique et aux États-Unis (Landscaping, 2001-2004) pour s’intéresser, dès 2006, aux grands architectes du siècle dernier : Le Corbusier et l’Inde avec la série Melting Point – Chandigarh, 2006-2007, Lucio Costa et Oscar Niemeyer Brasilia, avec Brasilia (Melting Point – Brasilia, 2007-2010). 

L’an dernier, dans le cadre de Marseille 2013, Stéphane Couturier s’est penché sur les réalisations de la première moitié du XXème siècle dans la cité phocéenne de l’architecte Fernand Pouillon. Très vite, il établit un parallèle avec une autre cité réalisée par l’architecte français : à Alger, Reflet de France est une véritable ville construite dans les années 1950 au-dessus du quartier de Bab el Oued. Cet immense ensemble, qui abrite plus de 50 000 habitants, est aujourd’hui un espace morcelé : celui de la ségrégation croissante des ghettos urbains, de la relégation des quartiers, de la pauvreté, des classes défavorisées.

Ce nouveau travail marque à la fois une continuité et une rupture avec ces dernières séries. Une continuité, car il porte sur un ensemble architectural et urbain, une rupture, car Stéphane Couturier délaisse la photographie pour s’emparer de la vidéo. Car contemporain de son époque, l’artiste ne pouvait se résoudre à utiliser un seul médium même si l’image sous toutes ses formes – statique ou animée – n’est que le prolongement d’une réflexion plus théorique sur l’agencement des métropoles modernes.

C’est une partie de ce travail montré cet été à Toulon à l’Hôtel des Arts, centre d’art du Conseil Général du Var, que présente, du mercredi 12 novembre au 12 décembre 2014, la galerie Michel Journiac. Oubliant la rectitude du format photographique, Stéphane Couturier a choisi pour enrichir son vocabulaire de reproduire le grouillement de la cité à travers une seule photo courant sur un papier mural de 23 mètres environ en continu, complété par des vidéos et des images fixes. 

Stéphane Couturier, avec cette série, nous incite et nous force à regarder les brèches et les aspérités des explosions urbaines du XXIème siècle et de ses populations. Mais aussi à entrer en emphatie avec les déracinements du siècle.    

Françoise Docquiert

L’art contemporain s’appelle Julien

du 30 septembre au 24 octobre 2014.

Artistes : Julien Crépieux – Julien Discrit – Julien Gardair – Julien Levesque – Julien Nédélec – Julien Pastor – Julien Pelloux – Julien Salaud – Julien Tiberi

Aujourd’hui, comme hier et demain, construire une exposition, c’est toujours tenter après d’autres de réunir quelques pièces qui, dans l’intensité de leur rencontre imprévue, donneront les mots pour mieux appréhender et désigner la création contemporaine. Robert Nickas proposait ainsi, il y a quelques années, une exposition, « C », présentant les œuvres d’artistes dont le nom commençait par cette lettre. On ne lui fera pas le reproche d’en avoir oublié quelques uns ou de n’avoir pas consulté la base de données Artprice. Sur un territoire plus francophone, on se souvient de la réalisation en 1984 à Berne du projet intitulé Bertrand Lavier présente la peinture des Martin de 1903 à 1984, une quarantaine de tableaux rassemblés parce que leurs auteurs s’appellent « Martin », avec pour commissaire d’exposition… Jean-Hubert Martin. Enfin, on ne peut faire l’impasse sur les collections de Hans Peter Feldman, où nus, marines et paysages peuvent se disputer de manière réjouissante les cimaises. À chacun alors de tisser les liens et les associations, à jouer du décalage entre l’intention de chaque œuvre et la réception de leur contiguïté soudaine, à en énoncer le nom ready-made.  

L’art contemporain s’appelle Julien retiendra donc un critère simple, qui quoique totalement arbitraire revêt l’objectivité la plus imparable : désigner une génération d’artistes par leur seul prénom. Celui de Julien désigne les artistes qui ont actuellement entre 30 et 40 ans. Certes tous les Julien ne font pas de l’art contemporain, mais c’est le principe de la vocation : on ne peut la revendiquer que lorsque, par ailleurs, on constate combien d’autres ont pu la rater. Quelques esprits chagrins soulèveront que, dans ces mêmes années, certains qui s’exercent à faire de l’art ne s’appellent pas Julien. C’est exact, mais on ne peut empêcher des artistes de se tromper soit d’époque et de génération, soit de profession, ou plus vraisemblablement craindre que leurs parents ont préféré pour les prénommer les errements des thèmes astrologiques à ceux de la grande table des arts. Car il en va de l’attente que nous avons tous de l’art contemporain que les concepts en soient non seulement objectifs, mais aussi irréprochables et inattaquables : le temps des avant-gardes est définitivement clos, la dimension arbitraire est la seule qui articule loyalement, et sur un même territoire, l’art contemporain, une génération d’artistes et le nom qui désigne l’un et l’autre de manière inséparable. 

Et, puisque chaque exposition est un pari, la carte de ce territoire ne se dessinera qu’au moment de l’exposition de peur d’enfreindre la protestation des « fermiers » de l’art contemporain. Car comme le racontait Lewis Carroll dans son roman Sylvie and Bruno Concluded, la carte à échelle d’un mile pour un mile ne fût jamais déployée : « Elle n’a jamais été dépliée jusqu’à présent, dit Mein Herr. Les fermiers ont protesté : ils ont dit qu’elle allait couvrir tout le pays et cacher le soleil. Aussi nous utilisons maintenant le pays lui-même, comme sa propre carte, et je vous assure que cela convient presque aussi bien ». Et nous ne tenons pas à circuler dans la nuit la plus profonde…

Antoine Perrot

Plus un geste

Du 2 au 11 avril 2014 

Artistes : ABSALON – Isabelle CORNARO – Walker EVANS – Claire FONTAINE – Fernanda GOMES – Nathan HYLDEN – Jean-Luc MOULENE – Falke PISANO – Richard TUTTLE – Stephen WILKS

La promotion 2014 du Master 2 Sciences et Techniques de l’Exposition de l’Université Paris I Panthéon Sorbonne, réunie au sein de l’association STartE, présente l’exposition Plus un geste du mercredi 2 au vendredi 11 avril 2014 à la galerie Michel Journiac. À cette occasion, le CNAP a donné carte blanche aux étudiants pour puiser dans sa collection.

Plus un geste a pour point de départ une réflexion sur la pratique artistique comme travail. L’exposition rapproche les gestes de l’art et ceux de la vie quotidienne, repensant ainsi la relation à l’œuvre et à l’artiste lui-même. Les notions de production et d’économie de moyens sont au centre des problématiques soulevées par les œuvres exposées. En effet, les artistes opèrent une remise en question d’une activité qui vise une certaine forme de rentabilité suivant un mécanisme où le travail ne doit servir que les intérêts économiques. Dans le caractère intrinsèque de l’oeuvre se découpe l’action même du « faire », ou comment l’inscription du geste de l’artiste, déplace et recrée une économie.

La réalisation de cette exposition est le résultat d’une année d’étroite collaboration avec Sébastien Faucon, responsable des collections arts plastiques au CNAP. Plus un geste constitue en cela l’aboutissement d’un cursus dirigé par Françoise Docquiert et consacré aux métiers de l’exposition et aux pratiques curatoriales.

La réalisation de cette exposition est le résultat d’une étroite collaboration avec Sébastien Faucon, Inspecteur de la création artistique et Responsable des collections arts plastiques au CNAP. Plus un geste constitue l’aboutissement d’un cursus dirigé par Françoise Docquiert et consacré aux métiers de l’exposition et aux pratiques curatoriales.

Exposition organisée par les étudiants du Master 2 professionnel Sciences et Techniques de l’Exposition, Promotion 2013 – 2014  (StartE) :

Damien Capeau, Maeva Cence, Marguerite Courtel, Marie Ferré, Marwann Frikach, Gabrielle Hayot, Gaëlle Kikteff, Yannick Langlois, Angeline Madaghdjian, Alba Marin, Hugo Martin, Marine Mercier, Geraldine Raynal, Eleni Riga, Martina Sabbadini, Julia Seguier, Malena Suburu, Fatima Sy

Juste Avant

Prix Michel Journiac #5

Du 11 au 21 mars 2014

Afin de promouvoir les démarches artistiques des étudiant-es issus des Master 1 & 2 de l’Ecole des Arts de la Sorbonne, après appel à candidature, un jury de professionnels du monde de l’art à sélectionné : 

Laura Buttons – Cécile Coursin – Damien Dion – Soyung Lee – Hadrien Picot

Jury : Marc Bembekoff (Commissaire d’expositions), Frédéric Daviau (Galerie du Haut-Pavé), Lore Gablier (La Ferme du Buisson), Jocelyn Wolff (Galeriste).

Michel Journiac

« Hommage à Michel Journiac »

28 janvier – 28 février 2014

À l’occasion de la publication de Paris des écrits de Michel Journiac aux éditions des Beaux-Arts de Paris, le département Arts Plastiques et Sciences de l’Art de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne souhaite rendre hommage à celui qui y fut, dès 1972, enseignant et avait notamment créé un séminaire-atelier sur le thème du corps. 

« Le corps c’est ce qui surgit et qui nous pose en permanence la question que l’on ne peut pas détruire. Les idées peuvent évoluer, se transformer, on peut utiliser tous les sophismes possibles et inimaginables pour s’en tirer, mais devant quelqu’un que l’on désire ou devant la mort, le cadavre, les idéologies craquent. C’est là que la création a son rôle à jouer en assumant cette tentative d’approche du corps – le corps étant la question, le fait sociologique, le moyen et l’objet, l’élément intermédiaire, puisqu’on ne rencontre pas de corps séparé des objets. Il n’y a pas de corps existant de façon absolue. Il est lié à toute une série de contextes, d’objets, de vêtements… À partir de là, je pense toute la question de mon travail » 

Initiateur, notamment avec Gina Pane et Vito Acconci, de l’art corporel en France, Michel Journiac, disparu en 1995 à l’âge de soixante ans, est aujourd’hui reconnu comme une source d’inspiration pour de nombreux artistes. 

Son œuvre, qui emprunte différents médiums, met en scène un art de la révolte contre les normes imposées et les conventions morales et religieuses. Par la voie de la transgression, l’artiste dénonce les hypocrisies et les non-dits et libère à la fois la parole, les objets et les images, d’une morale aveugle et sourde. 

Installations, photographies, sculptures, performances ou rituels – Parcours, Pièges de sang, La lessive, Piège pour un voyeur, Messe pour un corps, Le chèque, Parodie de collection, 24h de la vie d’une femme ordinaire… – les pièces permettent la constitution d’un vocabulaire critique lié à sa pratique, un alphabet nouveau énonçant une mise en accusation sociologique régissant l’acte artistique, dans une finalité critique. Dans une approche qui délaisse l’esthétique, il écrit une nouvelle histoire de l’art résolument subversive. 

Prophétique, son oeuvre dégage une véritable énergie poétique, privilégiant l’écart, l’affût, le saut de côté, motivée par un état d’esprit totalement émancipé et libre. Elle apparaît aujourd’hui comme contemporaine, tant sa démarche et ses œuvres vibrent encore dans le quotidien qui est le nôtre.

Nous tenons à remercier tout particulièrement pour la mise en œuvre de l’exposition : Jacques Miège, Jean Luc Monterosso, président de l’Association des Amis de Michel Journiac, la MEP, l’ENSBA et tout particulièrement Pascale le Thorel, Le CNEAI et sa directrice Sylvie Boulanger et la Galerie Patricia Dorfmann.   

2013

Jiří Kornatovský

« Méditations, dessiner le temps »

Du 19 novembre au 6 décembre 2013

JIŘÍ KORNATOVSKÝ (*1952)  a étudié à l’Académie des Beaux-Arts de Prague. Il a enseigné la peinture à l’Ecole des arts décoratifs de Prague et à la Faculté de pédagogie de l’Université Charles de Prague. Il commence par s’inspirer par la littérature et la poésie, pour finir enfin par créer des symboles organiques en forme d’oeufs. Il dessine par exemple au grapite des compositions intimes ou monumentales basées sur le contraste des couleurs sombres et des couleurs claires. Depuis les années 1990, il travaille à des compositions « stigmo-graphiques » à l’aide quadrillages. Son oeuvre figure dans les collections de la Galerie nationale de Prague et dans de nobreuses autres collections.

Romain Bernini 

« Les nuits obliques »

du 25 septembre au 18 octobre 2013

Né en 1979, Romain Bernini vit et travaille à Paris. Il est diplômé de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne en arts plastiques et en médiation culturelle et a été résident de la Villa Médicis, Académie de France à Rome. Il a également remporté le premier prix de peinture Antoine Marin en 2008. Ses œuvres font partie de collections privées et publiques dont celles du Frac Ile-de-France, du Musée de Chambéry, de la Viborg City du Danemark, de la Fondation Emerige, de la Collection Société Générale, de la Collection Marin et de la Collection Paprec. Il est actuellement représenté par la Galerie Suzanne Tarasiève (Paris).

L’Abri

Du 3 avril au 13 avril 2013

Artistes : Giulia Andreani – Dove Allouche – Pierre Ardouvin – Nina Beier & Marie Lund – Davide Balula – Eric Baudart – Michel Blazy – Ryan Gander – Nicolas Moulin – Tatiana Trouvé.

La promotion 2013 du Master 2 Sciences et Techniques de l’Exposition de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a le plaisir de présenter l’exposition L’Abri du 4 au 13 avril à la galerie Michel Journiac. À cette occasion, Guillaume Houzé leur laisse carte blanche pour puiser dans le Fonds de dotation Famille Moulin (Galeries Lafayette).

« L’Abri » aborde la relation entre la fin d’une époque et son renouvellement à travers la création. Le refuge est envisagé à la fois comme un lieu de protection et un moment de transition vers un nouveau monde. Dans un temps suspendu, les oeuvres entrent en résonance pour construire une nouvelle histoire autour des notions d’archives, de conservation, de cycle et de nostalgie. « L’Abri » est imaginé comme un horizon, tout y est présent dans notre regard et pourtant tout n’est pas de même ampleur dans notre champ de vision.

Les étudiants à l’origine de cette exposition, futurs diplômés d’un Master en pratiques curatoriales à la Sorbonne, présentent des oeuvres d’artistes contemporains et invitent, pour une production spécifique à l’exposition, la jeune peintre Giulia Andreani. Elle côtoiera ainsi Dove Allouche, Pierre Ardouvin, Nina Beier & Marie Lund, Davide Balula, Eric Baudart, Michel Blazy, Ryan Gander, Nicolas Moulin et Tatiana Trouvé.

Le catalogue de l’exposition sera l’occasion d’un travail nouveau sur les oeuvres et sur les concepts développés, à travers des textes de critiques d’art et d’étudiants du master. Françoise Docquiert, directrice du Master Sciences et Techniques de l’Exposition ainsi qu’Anaël Pigeat, François Quintin, François Michaud, et Guillaume Désanges contribuent à cette édition.

Au cours de cette exposition, les commissaires organisent une série de rencontres avec des artistes, des collectionneurs et des professionnels de la culture.

Cette exposition bénéficie du soutien de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et plus précisément du département Arts Plastiques et Sciences de l’Art (UFR 04), de la Galerie des Galeries et du Groupe Galeries Lafayette, du CROUS, de la LMDE, du FSDIE (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), de la mairie du 15e arrondissement, du magazine Art Absolument, et de la Société Générale.

Exposition organisée par les étudiants du Master 2 professionnel Sciences et Techniques de l’Exposition, promotion 2012 – 2013 : 

Océane Arnaud, Judith Bargues, Jeanne Barral, Safouane Ben Slama, Marion Bothorel, Julie Champion, Maÿlis de Chassey, Elsa Delage, Camille Dubreuil, Coralie Dupinet, Julie Faivre, Clément Fargues, Elodie Fillon, Marine Guyé, Anais Lepage, Sarah Mercadante, Iragaëlle Monnier, Benoît Ollier, Alma Saladin, Elsa Urtizverea

JUSTE AVANT

PRIX MICHEL JOURNIAC #4

Du 13 Mars au 22 Mars 2013.

Afin de promouvoir les démarches artistiques des étudiant-es issus des Master 1 & 2 de l’Ecole des Arts de la Sorbonne, après appel à candidature, un jury de professionnels du monde de l’art à sélectionné : 

Filomena Borecka – Emma Bourgin – Blandine Lehec – Philippe Léonard – Philippe Ligneul – Stéphanie Mazereau – Stéfany Mulet Avella – Montserrat Serra Valenzuela.

Jury : Gilles Baume (Frac Ile-de-France), Frédéric Daviau (galerie du Haut Pavé), Emma-Charlotte Gobry-Laurencin (Galerie Kamel Mennour), Catherine Viollet (Galerie municipale de Vitry-sur-Seine).

Faire avancer les méandres

du 19 février au 8 mars 2013

Artistes : Céline Cléron – Guillaume Constantin – Jennifer Douzenel – Jean-François Leroy – Vincent Mauger

Une proposition de Guillaume Constantin avec la complicité de Bertrand Grimont

Une collection de travaux comme sortie des méandres, ces sinuosités que décrivent les cours d’eau. 
Des oeuvres comme des dépôts actifs, extraits de flux continus, accumulés, précipités, perdus, érodés. 
Une exposition telle une diagénèse, cette opération qui affecte les sédiments dans leur structure même et les transforme progressivement en une roche dure et cohérente. 
Une activité chimique lente, à l’échelle d’un temps géologique, associant des formes et des matériaux hétérogènes «où tout se plie, se déplie, se replie tel un labyrinthe qui se toucherait par endroit et serait fait de recoins tout aussi multiples» (A-F Nunes).e.

Anita Molinero 

« Hallali »

du  23 janvier – 8 février 2013

Anita Molinero – Née en 1953 à Floirac – Vit et travaille à Paris

Issue de l’École supérieure des Beaux-Arts de Marseille, Anita Molinero compose, pendant ses années punk, ses premières sculptures en faisant se rencontrer des objets et des matériaux de récupération. 
« Pendant mes études aux Beaux-Arts, je peignais, mais je n’étais pas très douée pour la sculpture et la technique. Je me suis alors dit que l’inconnu de l’art devait certainement passer par la confrontation à celles-ci. C’était un petit manifeste très privé, fait de négations, portant sur les conditions que l’on se donne pour arriver à faire quelque chose qui soit suffisamment nouveau et devienne un jour une création. (…) J’ai fait alors des montages de petits cartons que je vernissais après coup avec de la colle à papier peint puis que je montais sur n’importe quoi ou encore des sacs poubelles que je remplissais de plâtre et que je travaillais avec une gouge à bois ».
Elle choisit ensuite d’apporter aux formes la puissance de l’irréversibilité du geste et  pour cela adopte le plastique et une série de matériaux toxiques qu’elle coupe, brûle, lacère, sculpte.
«(…)Depuis 1995, j’adore travailler le polystyrène qui me rappelle des matériaux  pérennes comme le bronze car tu ne t’en débarrasses pas. (…) J’arrête avant l’informe et parfois la pièce est terminée avant d’être commencée. La sculpture doit rester forme et ne pas aller dans l’informe ».
Déjà en 1994 elle participait au côté de Franck Stella, John Chamberlain, Robert  Grosvenor, Carel Visser et Nancy Rubins à l’exposition Country sculpture au  Consortium de Dijon.

Le FRAC Limousin en 2002, le MAMCO à Genève en 2006, le FRAC Alsace, le FRAC Haute Normandie en 2009, le Consortium de Dijon en 2014 et récemment le Museo Ettore Fico à Turin lui ont consacré des expositions personnelles.
En 2008 elle expose à côté de Cady Noland, Steven Parrino et Kelley Walker au Centre d’Art Contemporain Le Spot, au Havre. En 2012, elle a été choisie pour créer la
station de la porte de la Villette sur la ligne 3b du tramway d’Île-de-France.
En avril 2015 elle obtient le prix résidence de la Fondation Salomon à New York.
Ses oeuvres font partie d’importantes collections publiques.

2012

En quête du lieu

du 13 au 30 novembre 2012

Aristes : João Agreli – Daniel Barreiro & Sandro Canavezzi Abreu – Douglas de Paula –  Alice Forge​ – Gastão Frota & Carlos Paulino – Aurélie Herbet – Nikoleta Kerinska – Sabrina Maia – Edith Magnan – Cheng-Yu Pan – Aldo Luís Pedrosa – Ghislaine Perichet

« Il est bien probable que chaque groupe humain, quel qu’il soit, découpe, dans l’espace qu’il occupe, où il vit réellement, où il travaille, des lieux utopiques, et, dans le temps où il s’affaire, des moments uchroniques » 

(Michel Foucault, “Les hétérotopies” in Le corps utopique, les hétérotopies)

Ce projet d’échange artistique international réunit six doctorants en arts plastiques de l’équipe de recherche Fictions & Interactions, de l’URM ACTE (Art/Création/Théorie Esthétique), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et neuf artistes chercheurs du groupe NEART (Recherche en art et technologie) rattaché à l’institut en arts de l’université fédérale d’Uberlândia.

Ce projet vise à valoriser internationalement la recherche doctorale en art, tant sur un plan artistique que théorique en rassemblant lors de conférences, de tables rondes et d’expositions, des artistes, des chercheurs et des doctorants réunis autour de cette quête du lieu, comme l’invention commune d’un espace permettant d’accueillir et de célébrer des pratiques artistiques diverses. Ces artistes chercheurs et doctorants travailleront à la fois individuellement et collectivement autour de problématiques communes, telles que l’immersion du spectateur au sein d’un dispositif, l’interactivité, la réalité virtuelle, les interfaces sonores, ou encore les relations que peuvent entretenir les œuvres avec le lieu dans lequel elles sont exposées.

Cette exposition « En quête du lieu » et la journée d’étude qui lui est relative vous proposent de découvrir une riche collaboration entre l’équipe de recherche « Fictions & Interactions » (institut ACTE – UMR/CNRS) de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, dirigée par Monsieur Bernard Guelton et les groupes de recherche « Art et Technologie » et « Poétiques de l’Image » (Institut d’Arts de l’Université Fédérale d’Uberlândia au Brésil).

Ce projet a pour but de rassembler différentes recherches universitaires et pratiques
artistiques étudiant et éprouvant les rapports entre arts visuels, fiction et technologies
numériques.

Tania Mouraud

« Fantômes »

Du 9 au 30 octobre 2012

Dès la fin des années soixante, le travail de Tania Mouraud s’est inscrit dans une pratique questionnant les rapports de l’art et des liens sociaux en utilisant différents médium : peinture, installation, photo, son, vidéo, performance, etc. Elle propose de rajouter dans nos appartements standard une chambre de méditation (1968). Elle affiche dans l’espace public sur les panneaux 3 x 4 m son désaccord avec une société glorifiant l’avoir au dépend de l’humain (1977), Elle réfléchit sur les rapports décoratifs de l’art et de la guerre, sur les limites de la perception avec l’aide de l’écriture en créant des « mots de forme »(1989). A partir de 1998, elle utilise la photo, la vidéo et le son dans une forte relation à la peinture pour questionner différents aspects de l’histoire et du vivant.

Aesthetic Transactions

Art et philosophie à l’état vif

commissariat : Richard Shusterman

Du 24 mai au 6 juin 2012

Artistes : Luca Del Baldo – Pan Gonkai – Carsten Höller – Orlan – Thecla Schiphorst – Yann Toma – Tatiana Trouvé

Depuis L’Art à l’état vif jusqu’aux recherches récentes…

« Juste Avant »

Prix Michel Journiac #3

Du 4 au 15 mai 2012

Afin de promouvoir les démarches artistiques des étudiant-es issus des Master 1 & 2 de l’Ecole des Arts de la Sorbonne, après appel à candidature, un jury de professionnels du monde de l’art à sélectionné : 

Léo Coquet –  Hyewon Han – Hyunjung Lim – Louisa Marajo – Laura Perez Garcia – Caroline Sebilleau –  Duan Zhao

Jury : Gilles Baume (Frac île-de-France), Kamel Mennour (Galeriste), Anne-Laure Saint-Clair (MAC/VAL) et Catherine Viollet (Conseillère aux arts plastiques, Vitry-sur-Seine)

Le miroir et l’encyclopédie

Du 3 au 12 avril 2012

Artistes : Dove Allouche – Cécile Beau    Charles Avery – Isabelle Cornaro – Philip-Lorca diCorcia – Loris Gréaud – Graham Gussin – Sarah Anne Johnson – Emmanuelle Lainé – Bettina Samson. 

(Exposition organisée par les étudiants du Master 2 professionnel Sciences et Techniques de l’Exposition) 

Le miroir & l’encyclopédie
variation borgésienne à partir de la collection du Frac Île-de-France

« C’est à la conjonction d’un miroir et d’une encyclopédie » qu’est née cette exposition. Elle emprunte son titre à la première nouvelle des Fictions de Borgès, dans laquelle est décrit Tlön, monde à la fois réel et inexistant et se confondant progressivement avec la réalité. L’univers de Tlön est découvert par hasard et par l’entremise d’un article d’encyclopédie, mais il restera à mi-chemin entre l’objet de connaissance et l’illusion de la vérité – que symbolise le miroir et son reflet trompeur. Tlön Uqbar Orbis Tertius développe la question philosophique de l’idéalisme, de la capacité qu’ont la pensée et les idées d’influer sur le réel.

La présente exposition se propose de transposer cette problématique borgésienne de l’incertitude entre réalité et fiction à l’image, à partir d’œuvres du FRAC Île-de-France et d’artistes invités dont la structure questionne leur fictionnalité et ses limites. Si les artistes de l’exposition partent en effet du réel par l’entremise d’une démarche, d’anecdotes ou de documents, c’est comme amorce et prétexte à une fictionnalisation que, comme le narrateur borgésien, le spectateur devra démêler.

Exposition organisée par les étudiants du Master 2 professionnel Sciences et Techniques de l’Exposition, promotion 2011 – 2012 : 

Nadine ATALLAH – Thomas CONCHOU – Marion COVILLE – Mathilde CURDEL – Manon DESPLECHIN – Julie FERRIF – Anna FRERA – Eva GARINO – Victorine GRATALOUP – Jing HE – Cécile LARRIGALDIE – Marine RAMILLON – Diana RODRIGUEZ – Florine SAMSON – Axel SOURISSEAU – Valentine UMANSKY – Quentin YVELIN

2011

Bruno Perramant

« The wedding »

Du 29 novembre au 13 décembre 2011

Les œuvres de Bruno Perramant – artiste né en 1962 à Brest -, qu’elles soient conçues isolément ou en polyptyques, proposent un éventail de sens très largement ouvert en même temps qu’une multiplicité de possibilités sémantiques et symboliques qui, souvent, reposent sur des mécanismes inspirés des techniques cinématographiques – cadrages propres au genre, qualité du montage, interférences temporelles, effet Koulechov, mixage, sample, split screen… Les peintures s’agencent la plupart du temps en ensembles, souvent imposants par le nombre de tableaux dont ils se composent, intimant au spectateur le réflexe d’une lecture narrative, perturbée par le sentiment d’être confronté à la collision de narrations simultanées sans lien apparent, ou cryptée par la présence fréquente de phrases, peintes sur la partie inférieure de certains tableaux, qui viennent contrarier les images représentées, à l’instar d’un télétexte incohérent ou d’un sous-titrage erroné. La peinture elle-même participe d’une hybridation généralisée, usant tout autant de teintes terreuses, et parfois légèrement surannées, que de gammes chromatiques iridescentes évoquant la physiologie lumineuse de la vidéo. Les aplats lissés jouxtent les jus, le trait quasi chirurgical côtoie la coulure, l’abstraction frise la figuration et inversement. Tout, dans l’œuvre de Bruno Perramant, concourre à affirmer que rien n’est pur en soi, que toute réalité est la manifestation de concrétions disparates, d’agencements improbables, d’agglutinations troubles, d’associations visuelles inattendues. Dans ses polyptyques s’entrechoquent l’histoire de l’art et celles du cinéma, de la littérature, de l’humanité, entrecoupées de flashs se rapportant à l’histoire personnelle de l’artiste.


Dany LERICHE / Jean-Michel FICKINGER

« Alètheia »

Du 26 septembre au 14 octobre 2011

En passant insensiblement de la relecture au dévoilement, Dany Leriche et Jean-Michel Fickinger nous proposent de reprendre une histoire de la femme dans l’art occidental.
A travers des photographies monumentales, ils remettent en perspective les mythes fondateurs et les constructions culturelles: l’idéal féminin, la beauté, la nudité, la mort, la condition féminine, le sacré, la maternité… des tableaux recomposés en studio, qui nous montrent une autre architecture des signes, nous donnant ainsi matière à reconsidérer nos conduites et les obsessions qui les accompagnent.
« A la fin, toutes les images sont en moi ».

Présentation de deux films lors de l’exposition:
– « Les Allégories de Dany Leriche » de Jean-Luc Piacentino, qui, sept ans durant, a filmé la démarche des artistes et la création d’une photographie jusqu’à son exposition  » (Les Films La Luciole, 2008), 
– et « Rencontre avec la mort » d’Erwan Bomstein-Erb, consacré aux Ambassadeurs d’Holbein  » (Canal éducatif 2010).

Juste Avant

Prix Michel Journiac #2

juin 2011

Afin de promouvoir les démarches artistiques des étudiant-es issus des Master 1 & 2 de l’Ecole des Arts de la Sorbonne, après appel à candidature, un jury de professionnels du monde de l’art à sélectionné : 

Avelina Fuentes – Valérie Helman – Nelson Ross – Guimeun Soo – Ge Wang – Katia Yezli – Renata Zolcinska. 

Jury : Patricia DORFMANN (Galeriste), Alain GUTHARC (Galeriste), Micheline LELIEVRE (Chorégraphe), François POURTAUD (Artiste). 

Dominique Petitgand

« Le ventriloque »

Du 21 mars au 7 avril 2011

« Le ventriloque : littéralement, celui qui fait parler son ventre. Dans le ventre de Dominique Petitgand, il y a des exhalaisons et des voix blanches, des silences de petite mort et une musique qui râpe l’air et prend par la main. Dans le ventre de Dominique Petitgand se terre une angoisse sourde d’insomniaque (de celles qui vous parlent dans le creux de l’oreille une fois la nuit tombée) et puis une pulsation vitale, originelle, d’avant la première nuit. Le ventriloque: celui qui feint d’user la voix d’un autre. Dominique Petitgand a dans son ventre-poche un répertoire de voix enregistrées qui parlent d’un passé sans âge, des voix solitaires qui se rappellent, débitent et tronçonnent le silence. Des bribes arrachées au flot du réel remontées et mises en boucle; inlassable répétition qui cogne contre l’espace, le fragmente et le dilate. Quand Dominique Petitgand parle avec le ventre, il y a l’absurde du banal et l’évidence nue de la voix universelle (…) » 

Alexandra Delage, Paris, janvier 2011. 

« La Part Manquante » 

du 3 au 11 mars 2011

Artistes : Julien Audebert – Aline Biasutto – Stefan Brüggeman – Gino De Dominicis – Clémence de Montgolfier – Jason Dodge – Viktor Freso et Julius Koller – Ryan Gander – Mario Garcia Torres – Manuel Houssais – Norma Jeane – Ben Kinmont – Kris Martin – Marianne Mispelaëre et Guillaume Barborini – Hiroshi Sugimoto – Herman Van Ingelgem

Les étudiants du Master 2 pro Sciences et Techniques de l’exposition présentent à la Galerie Michel Journiac, du 3 au 11 mars 2011, une exposition d’art contemporain intitulée La Part manquante, sous la direction de Mme Françoise Docquiert. Dans la continuité des recherches sur les notions de vide et d’intangibilité de l’oeuvre d’art, les commissaires s’intéressent au devenir de la notion d’image et à ses modes de perception, autour de pratiques plastiques tendant vers l’immatériel. La Part manquante n’est pas pour autant une exposition iconoclaste. Quelque soit leur degré de matérialité, il subsiste dans les oeuvres présentées des données manquantes, des zones laissées invisibles qui refusent de se livrer entièrement. Faisant fi de tout souci iconographique, ces constructions demeurent des images à voir ou à penser, à imaginer ou à approfondir. Cet évènement réunit un corpus d’oeuvres rarement montrées, réactualisées ou produites à cette occasion. Le dialogue initié entre artistes confirmés et jeune création témoigne des préoccupations toujours actuelles sur la dématérialisation de l’oeuvre d’art. En parallèle, une programmation culturelle sera proposée au public : projection, table-ronde et performances. Une publication produite pour l’événement sera également disponible dans l’espace d’exposition.

Exposition organisée par les étudiants du Master 2 professionnel Sciences et Techniques de l’Exposition, promotion 2010 – 2011 : 

Floriane BENJAMIN, Céline BERTIN,  Alexandra DELAGE,  Licia DEMURO,  Marion EYNARD,  Marie GAUTIER , Antoine HUET,  Benoit LAMY de la CHAPELLE,  Adélaide LAOUFI-BOUCHER, Loren LEPORT,  Hélène LORIOT, Zuzana PACAKOVA,  Joao Paulo Thomas PEREIRA,  Lucile PETIT, Romuald ROUDIER THERON

Oeuvre : Mode d’emploi

(commissariat Mélanie Perrier)

du 7 au 25 février 2011

Alphonse Allais, Marcel Duchamp, Allan Kaprow, George Brecht, Sol LeWitt, Lawrence Weiner, Claude Rutault, Dominique Petigand, Marcel Dinhaet, Bernard Calet, François Deck, Vito Acconci, Alain Bernardini, Tino Sehgal, Matthieu Laurette, François Morellet, Cécile Paris, Bruno Peinado, Jérôme Poret, Jean-Baptiste Farkas (IKHÉA©SERVICES), Alexandra Sa, Bavis Martin & Charlie Youle, Vincent Ganivet, Marylène Negro, Khristina Solomoukha et Elfi Turpin, Marie Taeuber, Antoine Moreau (Licence Art Libre), Yoko Hata, Yann Le Guennec, Eric Watier …

Accrochage de 103 partitions, protocoles, modes d’emploi (1969-2010)

Activations, interprétations, appropriations par les artistes & étudiants

Workshops autour des partitions de la Toolbox

Conférence : Ghislain Mollet-Viéville, le 9 Février 2011 ; Amphithéâtre Bachelard – La Sorbonne

Exposition activation autour des partitions et mode d’emploi réunis par les 2 numéros de la revue véhicule (Arts Plastiques et performance) et du projet TOOL BOX (Entre-Deux). La partition ne sera plus ici la notation d’un existant mais considérée comme un processus de création à part entière.
Si l’exposition entend présenter différentes partitions ou graphies prescriptives, elle espère rendre active certaines d’entre elles (par le public et /ou les artistes, interprètes).


Le statut de l’œuvre d’art devient de plus en plus tributaire d’attitudes d’artistes qui donnent la parole au public pour la réalisation ou l’interprétation de leurs créations. En mettant ainsi les esprits en action, ces artistes nous invitent à réfléchir autant sur les caractères qui sont intrinsèques à leurs œuvres, que sur l’observation des données qui nous amènent à nous percevoir nous-mêmes en tant qu’acteurs participant à la fusion de l’art et de la vie.

2010

Hervé Rabot 

« Avec Elles & Autres Feux »

Du 23 novembre au 10 décembre 2010

Peintures avec Elles

Ici, Le roncier – cette haie de végétation touffue – dans laquelle Hervé Rabot photographe jette son corps en aveugle comme d’autres, tels le poète mais aussi le danseur, jettent le leur sur scène, au public et donc dans la bataille; Ailleurs Elles, ces corps nus – ou plutôt ces nudités – devant lesquels le photographe projette son regard cette fois-ci aveuglé par un désir laissé au soin de l’image inouïe ; du noir et du blanc mais aussi des éclats et même des aplats de couleurs dont les tonalités rejoignent dans leur justesse le nuancier des gris, les deux ici alors juxtaposés, mis en série parfois même en séquence ou en diptyque et ce par l’accord à posteriori d’une œuvre photographique qui s’autorise à décliner non le sujet photographié mais l’objet ex-posé, à faire de la photographie un mode d’inscription au monde et non d’inscription du monde. À moins que ce ne soit toujours et encore le photographe qui ne s’ex-pose entre signes et figures, corps et graphies, dans ces éclipses de temps où ne prévaut que le choix d’un lieu et d’une lumière, celui d’un moment mais aussi d’une déprise. Ainsi c’est au regard seul – aussi aveuglé et aveugle soit-il – qu’il est donné de sonder l’espace pour tenter d’en repousser les limites et construire à la fin, malgré soi et l’autre, une image où la relation au monde – que ce dernier soit de terre ou de chair– dessine une architecture où s’est inscrite l’exaspération d’un regard devant tant de nature désenfouïe. Sensation troublante mais évidence photographique devant ces images-là dont Hervé Rabot semble nous rappeler qu’elles sont moins au service du monde qu’à la mesure de « mondes ».

Michelle Debat, octobre 2010

Alexandre Périgot

« Jardin révolutionnaire avec moins de couleurs et plus de fleurs »

Du 19 au 29 octobre 2010

Le titre de l’oeuvre d’Alexandre Périgot est une référence implicite aux révolutions de couleur ou révolutions des fleurs, dénominations adoptées pour définir la série de mouvements qui se sont développés dans les sociétés post-communistes d’Europe centrale et de l’est et d’Asie centrale, les mêmes mouvements révolutionnaires qui ont choisi comme symbole une couleur ou une fleur.

Au sol un parterre de tapis en bandes monochromes tissés dont les couleurs correspondent aux différentes révolutions et manifestations de couleur. Des tables présentent une grande collection de variétés de fleurs artificielles sauf celles déjà utilisées pour des révolutions, tels les oeillets, les roses et les tulipes.

Le spectateur est invité dans un processus d’accumulation et de soustraction à imaginer les couleurs restantes et inventorier les fleurs disponibles pour une hypothétique révolution ou manifestation de rue.

L’installation Jardin révolutionnaire avec moins de couleurs et plus de fleurs a été présentée en septembre à l’occasion de la Biennale de Lodz 2010 en Pologne, Place de l’Indépendance, dans une version éphémère avec de vraies fleurs déployées dans un espace de 350m2. Sa matrice, version domestique et durable, est exposée ici et maintenant à Paris pour la première fois.

L’approche frontale par l’art des questions sociopolitiques se soldant le plus souvent par des échecs dus au littéralisme, à l’académisme ou à la simple incompréhension de ce que sont les faits sociaux et politiques, on s’attendrait à ce qu’Alexandre Périgot prenne des chemins de traverse, des parcours obliques, inhabituels pour y échapper. 

Si ses oeuvres sont en effet surprenantes et décalées, elles n’en restent pas moins fortement ancrée dans une réalité à laquelle elles veulent au contraire revenir afin que l’on n’y échappe précisément pas, ce qui serait une démission ou un déni.

Travaillant sur plusieurs registres allant du comique au désespérant, Alexandre Périgot fait ressortir dans son oeuvre la platitude, l’inanité, mais aussi la volonté, la résistance, le refus de situations existentielles dont la problématique récurrente est de savoir ce que peut encore l’art dans un monde qui cherche continuellement soit à le bannir soit à l’asservir, puisqu’il est en dernière instance inutile et inutilisable.

Juste Avant

Prix Michel Journiac #1

Du 20 mai au 11 juin 2010

Afin de promouvoir les démarches artistiques des étudiant-es issus des Master 1 & 2 de l’Ecole des Arts de la Sorbonne, après appel à candidature, un jury de professionnels du monde de l’art à sélectionné : 

Gaël-Anne BOUTHELIER – Xiaoning CAI – Edith FENART-COULAUD – Etienne LAURENT – Shen-Te LIN – Hervé PENHOAT 

Jury : Patricia DORFMANN, Alain GUTHARC, Micheline LELIEVRE, François POURTAUD 

Gender blending

Du 25 Mars au 16 Avril 2010

Exposition imaginée et organisée par Mélanie Perrier

Artistes : Pauline Boudry & Renate Lorenz – Dafné Boggeri – Ana Borralho & Joao Galante  – Murray Brosch – Laurence Nicola – Cécile Proust & Jacques Hoepffner – Les VRAOUMS – Diane Torr  

Performances/Workshops


Performances/Workshops :

CECILE PROUST : Workshop 29 Mars-1 Avril

LES VRAOUMS : Performance-Concert le 1 Avril à 19h

MURRAY BROSCH Productions : Performance le 6 Avril à 19h

DIANE TORR : Workshop DRAG KING 12-13 Avril

Videos/Films :

PAULINE BOUDRY & RENATE LORENZ / LAURENCE NICOLA / DAFNE BOGGERI / CECILE PROUST & JACQUES HOEPFFNER / ANA BORRALHO & JOAO GALANTE /

Du 25 Mars- 16 Avril GENDER BLENDING sera clairement articulé autour des problématiques du genre en jeu dans des démarches artistiques (féminines). Au programme des performances, un concert, des vidéos, un workshop et un atelier drag king ! L’événement durera 3 semaines dans la galerie d’exposition de l’Université d’Art de Paris 1/ Art et Sciences de l’art.

Cette “exposition”, s’espére non restreinte à une forme, permettant la circulation de paroles et un assemblage de temps différents (visibilité permanente, performance, workshop,..) Les oeuvres et performances proposées s’articuleront autour de la réappropriation et du brouillage identitaire. Trouble dans le genre qui utilise alors le costume, les pratiques du travestissement, la création de personnage, l’utilisation d’attribut genré (Pauline Boudry&Renate Lorenz, Laurence Nicola,Cécile Proust, Les Vraoums, Murray Brosch productions) mais aussi voir ce que cette dissonance et ces réappropriations peuvent provoquer dans le corps ( Ana Borralho&Joao Galante, Dafne Boggeri, Diane Torr).

Comment les normes du genre se donnent et donnent à voir. Quels codes, imageries, icônes construisent elles ?

3 SOIREES PERFORMANCES AU PROGRAMME :

-Le Jeudi 1e Avril à 19h : Les Vraoums pour un concert-performance particulier

-Le Mardi 6 Avril à 19h : « Boyland » performance de Murrray Brosch Productions

-Le Mardi 13 Avril à 18h pour la soirée rencontre-finissage En présence des chorégraphes, artistes et participant(e)s des worshops et ateliers.

« Déjà Vu »

Du 10 au 19 mars 2010

Artistes : Robert Breer – Philippe Cazal – Denis Darzacq – Richard Fauguet – Peter Fischli & David Weiss – Johan Grimonprez – Michel Journiac – M/M (Paris) – Mathieu Mercier 

(Exposition organisée par les étudiants du Master 2 professionnel Sciences et Techniques de l’Exposition) 

« Déjà vu » rassemble des œuvres et les commentaires successifs qui ont été produits à leur sujet lors de précédentes expositions. Fruit d’un commissariat collectif mené en contexte universitaire, Déjà vu met en jeu la pluralité des discours portant sur les œuvres. 

Qu’ils soient descriptifs, analytiques, poétiques ou ambigus, les communiqués, dossiers de presse, cartels ou notices de catalogues expriment une certaine vision de l’œuvre et influent sur sa réception. D’une exposition à l’autre, certaines œuvres résistent à l’exégèse, tandis que d’autres se prêtent à une grande variété de commentaires. Exposer non seulement les œuvres, mais aussi les discours qui les ont entourées est une occasion de s’interroger sur l’impact de ceux-ci dans leurs interprétations : dans quelle mesure une œuvre peut-elle être transformée par son intégration à une thématique d’exposition ? 

En proposant une multitude de lectures des œuvres, rend-on plus facile leur compréhension ou au contraire, brouille-t-on les pistes ? Le discours fait-il émerger la substance de l’œuvre, ou celle- ci lui échappe-t-elle fatalement ? Sur le mode du sampling, les extraits de textes de diverses provenances sont réunis pour former un nouvel ensemble, néanmoins fragmentaire, et forcément non exhaustif. Plutôt que de circonscrire les œuvres dans une lecture prédéterminée, il s’agit d’affirmer leur ouverture à de nouvelles interprétations. 

Exploration du cheminement des œuvres de lieu en lieu, Déjà vu est enfin une manière d’aborder la mémoire des expositions, à l’heure où le nombre d’expositions d’art contemporain augmente continuellement, au risque de saturer les esprits. 

Exposition organisée par les étudiants du Master 2 professionnel Sciences et Techniques de l’Exposition, promotion 2009 – 2010 : 

Florent AUDOYE,  Alain CARDENAS-CASTRO, Marie CHENEL,  Hyo-Yeun KANG,  Anne-Lise MAILLET, Bérénice MOULIN, Isabela MÜLLER, Sorana MUNTEANU, Mathilde PARIS,  Solange PIATEK,  Annabel RIOUX,  Grace SALEMME, Pauline TOULOUZOU,  Sokhane TOURE,  Julia VILLASENOR BELL

2009

Jan Kopp 

Du 17 novembre au 8 décembre 2009

Artiste protéiforme, Jan Kopp (né en 1970 en Allemagne) aime à capter les moments infimes de notre existence, dans lesquels les êtres comme les objets échappent l’espace d’un court instant, à leur destinée ou leur fonction. C’est dans cet intervalle imperceptible entre deux phénomènes que l’artiste construit son œuvre. 

Son travail recourt à différents médias tels que le dessin, le son, la vidéo, la sculpture ou la performance sans en privilégier aucun. Il résiste à toute tentation de spécialisation comme toute tentative de classification. Son œuvre se déploie aussi bien à travers de vastes installations conçues au regard des espaces qu’elles occupent, que sous des formes plus discrètes comme du crayon sur papier. Les moyens mis en œuvre sont simples et se présentent rarement comme la propriété exclusive d’un savoir-faire spécifique. La ville est un thème récurrent dans son travail, autant comme lieu possible d’interventions que d’observations pour en déceler et figurer les plus infimes signes poétiques.

TRANSPOSITION

du 2 au 27 octobre 2009

Artistes : Argentinelee – Nadia BEN AMOR – Isabelle BOITEL – Isabel CUNHA DE ALMEIDA – Edith MAGNAN – Christelle MAS – Yanghoun NO – Edouard ROLLAND

EN MARCHE

Commissaire d’exposition : Mélanie Perrier

Du 30 MARS au 10 AVRIL 2009

ARISTES : Ici même – Mathias Poisson – Gustavo Ciriaco  & Andrea Sonnberger

Qu’ils s’attachent aux espaces naturels ou à l’exploration urbaine, ces artistes travaillent à même les pas, consièrent la marche comme une manière d’appréhender le monde entraînant la pensée et articulant le regard.

Workshop en 3 sessions / 3 marches par jour / Exposition permanente de Dessins de Promenades / Lectures performatives.

Fruit de 2 ans de travail, le projet EN MARCHE a enfin vu le jour.

Pendant 2 semaines, une série d’expériences artistiques hors les murs, a été proposées ancrées aux pratiques contemporaines de la marche et de la déambulation. Cet événement a été l’occasion de déployer ensemble des expériences sensibles de dérives, d’éprouver des temps différents, des écoutes actives, d’envisager une “particip-action”, des MARCHES publiques et de dégager les enjeux de ces démarches, notamment à l’orée des mobilisations universitaires et étudiantes actuelles. La galerie est devenue en fonction des démarches un point de rendez vous, un laboratoire de transmission, un lieu d’accrochage, d’écoute, de discussions rassemblant étudiants, habitants du quartier, artistes, professionnels de la culture. Toutes les sessions ont été compléte.

Quelle action peut être en jeu dans la mobilité ? Comment cette mobilité affecte la création artistique contemporaine ? Comment la marche peut se poser comme un mode d’appropriation d’un territoire ?

En partenariat Ecole Doctorale ARTS de l’Université de Paris 1 : Une équipe de 15 jeunes chercheurs s’est constituée spécialement autour de cette opération, issus des Arts Plastiques, de l’Esthétique, de la philosophie de l’art, de la géographie/étude du paysage( rassemblant 2 Universités et 6 Laboratoires de recherches). Ensemble ils ont traversé ces expériences artistiques, imaginé et réfléchi aux formes possibles de transmissions. Le « Laboratoire de transmission » a été un espace permanent dans la galerie qui a recueilli au fil des jours les formes élaborées par l’ équipe et tous les participants.

WORKSHOP ICI MEME

Ici même a proposé dans le cadre de l’exposition, un dispositif ouvert et partageable construit autour de 3 sessions de Workshop. Occasion de déployer ensemble des expériences sensibles de dérives, d’éprouver des temps différents, des écoutes actives, d’envisager une “particip-action” publique et de dégager ensemble les enjeux de ces démarches. Certains de nos outils exploratoires seront diponibles sur place !

Parallèlement aux sessions de Workshop, Ici Même installera un mobilier mobile de documentation déployé dans l’espace de la galerie. Ce module proposera de la documentation textuelle, vidéo, sonore, sur les expériences déjà élaborées par le collectif, et celle en cours dans le cadre de l’évènement.

MARCHES de GUSTAVO CIRIACO & ANDREA SONNBERGER

Here whilst we walk-Paris

2 à 3 marches par jour seront proposées par ce duo d’artiste. Ballades Insolites collectives selon un trajet élaboré spécifiquement dans le XVe arrondissement de Paris. Here whilst we walk est un projet tentaculaire qui investit par une promenade silencieuse en groupe les possibilités de peupler l’espace urbain par une autre politique de division et de perception. Partant pour une promenade à l’aveugle, mais sensible, le public est invité à imprimer sa propre présence en temps réel dans l’espace urbain et parmi les piétons , dans un contact où l’endroit est toujours déplacé. 

Mise en forme, mise en lien d’un groupe autour, à l’intérieur d’un élastique. Encerclé, regroupé, mise ensemble pour un temps. ce groupe consolidé, cet essaim en mouvement s’est déplacé dans l’espace urbain, selon un trajet délimité par les artistes.Une marche dune heure a scellé notre inscription. Le groupe s’est ensuite essaimé, envolé et échappé par des cerfs volants.

MATHIAS POISSON

Pour l’occasion il propose un choix de cartes subjectives et de partitions de promenades à interpréter dans la ville. Cette exposition rassemble des œuvres crées dans des contextes et des rythmes très différents (création chorégraphiques in situ, résidences de recherche, dessins improvisés, cartes éditées). Elle fabrique une mosaïque d’images et invite le visiteur à reconsidérer sa propre perception du déplacement, à observer ses trajets, ses repères dans la ville et dans ses habitudes quotidiennes.

« A la Limite »  

Du 2 au 14 mars 2009

Artistes : Francis Alÿs – Carolina Ariza – Grégoire Bergeret – Philippe Cognée – Geert Goiris – Jérôme Gras – Isabelle Grosse – Thomas Hirschhorn – Pierre Huyghe – Laurent Kropf – Vincent Mauger – Ivan Moudov – Jean-Christophe Norman – Jorge Pedro Núñez – Bertrand Planes – Julien Prévieux – Sophie Ristelhueber

(Exposition organisée par les étudiants du Master 2 professionnel Sciences et Techniques de l’Exposition) 

 Interstices, entre-deux, états intermédiaires, « À la limite » considère la place réelle ou symbolique attribuée à cette ligne imaginaire séparant deux territoires : la frontière. À travers les regards d’artistes contemporains, À la limite construit non pas un avant et un après de cette frontière mais elle en révèle l’épaisseur, le lieu à partir duquel une situation peut basculer.   

Les œuvres présentées jouent ainsi sur un fil car elles existent par la tension qu’elles engendrent. L’inframince dévoilé à cette occasion cristallise un instant t, il représente ce moment où une « fission sémantique s’opère » selon l’expression de Marcel Duchamp, et où le mystérieux écart qui se crée est à l’origine d’un renversement. Il décrit des phénomènes qui nous entourent, qui sont partout et que nous ne remarquons pas forcément. L’inframince, selon Duchamp, est cette sorte de différence infime et ultime qui est présente sans pour autant forcer sa manifestation. Incarnant un point d’équilibre, il marque l’état de fragilité extrême et d’instabilité à l’œuvre lors du passage d’un état à un autre.  

 Lieu de rassemblement des contraires, les choses, les mots, les images, les personnes toujours tendent vers la limite, destination ultime par excellence, car la transgresser signifierait l’arrivée, la fin du voyage. Ils sont finalement attirés par ces états où l’infime se révèle à travers la mise au jour de fissures d’ordre géographique, politique, social, virtuel ou symbolique conditionnant notre relation au monde. L’exercice de la liberté entre nécessairement en jeu par le dépassement ou l’occupation du cadre. Le repérage de ces (dé)limitations participe ici à la création d’œuvres plastiques qui correspondent chacune à une exploration de la limite et d’un territoire esthétique. Elles interrogent les conditions de développement de la pratique artistique et de son exposition.

Exposition organisée par les étudiants du Master 2 professionnel Sciences et Techniques de l’Exposition, promotion 2008 – 2009 : 

Ignacio CABRERO, Myriam DOMINGUEZ, Sérine DOUIB, Lionnel GRAS, Carole HYZA, Camille LENGLOIS, Dorothée L’HERISSON, Priscilia MARQUES, Josué MATTOS, Edouard MONTASSUT, Maeva MUETTON,  Mariela MUNOZ, Valérie NIVESSE,  Agnès NÖEL, Emile OUROUMOV, Marion REVOL, Elodie STROECKEN, Kusuk YUN

Jean-Jacques  Palix

« Staccato »

Du 5 au 19 février 2009

avec le soutien de la Galerie In situ / Fabienne Leclerc – Paris

Se situant au croisement de diverses pratiques – musique, son, voix, poésie, vidéo, radio, performance, direction de chœur – le travail de Jean-Jacques Palix relèverait de ce que l’on nomme couramment la plastique sonore, puisque c’est là le point commun de ses œuvres. L’expérience est cependant plus nuancée qui nous plonge dans des champs perceptifs où s’entremêlent l’audition, le visuel et le langage, lesquels entraînenent rapidement le récepteur dans des conversions sensorielles où la parole et les sons sont vus, la vision écoutée, littéralement auscultée. Alors qu’il semble évident que nos cinq sens sont en interaction continuelle, au point que nous n’y prêtons plus attention, Palix renverse, réduit ou exacerbe leur matière, leur orientation et signification, donnat ainsi à notre engagement dans l’espace-temps du lieu de présentation et dans l’espace-temps interne de nortre réception des dimensions inattendues, voir inespérées en ce que nous découvrons au final une forme psychophysique inconnue de nous-mêmes.

Jacinto Lageira

2008

David Renaud  

« Hétérotopies »

Du 18 novembre au 12 décembre 2008

On s’accorde si bien à dire que la mer est bleue tout en sachant qu’il n’en est rien. La convention pure, à force d’abstraction et de mise à distance, ouvre à la réflexion. La carte, récurrente dans le travail plastique de David Renaud, est détournée, réinterprétée, et transformée pour constituer d’abord un formidable moyen de penser le monde. Chaque signe, chaque dessin ou chaque symbole qui la compose, forme le prétexte à une interrogation sur sa capacité à devenir paysage, sur sa potentialité poétique et sur son abstraction qui n’en est jamais véritablement une.

Isabelle Delamont 

« PASSAGE(S) »

Du 3 au 16 octobre 2008

ArgentineLee – Isabelle Boitel – Isabel Da Cunha De Almeida – Nikoleta Kerinska – Christalle Mas – Suzanne Müller – Cheng-Yu Pan – Ghislaine Perichet – Edouard Rolland

Exposition de 9 doctorants en Arts Plastiques et Sciences de l’art de l’Université de Paris 1.

« La notion de « passage » est complexe, d’autant plus qu’elle est affublée ici d’un énigmatique « s » entre parenthèses, comme si justement on cherchait à ménager un passage entre le singulier et le pluriel, entre l’abstraction de la notion et la multiplicité des sens que l’on peut lui accorder. Ce sont autant de passages entre des pratiques artistiques diverses puisque la photographie, l’installation, la vidéo et la peinture sont convoqués. Ce sont autant de passagers clandestins, qu’ils soient artistes ou spectateurs…
Des voyages géographiques et urbains, entre réalité et fiction…
Le passage est un voyage entre des mondes, entre des territoires, entre des pays. Argentinelee, dans son installation vidéo, propose en ce sens de créer une passerelle digitale entre la France et la Corée, Paris et Busan, l’ouest et l’est : elle donne à voir un monde bipolaire où c’est le cosmos qui permet la communication, qui permet au passage d’exister : le « Digicosmos » est la matrice des échanges, la matrice d’un tissu en mouvement perpétuel à l’intérieur duquel les passages migratoires se réalisent.
Il y a aussi des migrations à plus petite échelle, des mouvements au cœur de la ville. Ainsi, Isabelle Boitel, dans ses « Impressions périphériques », met en scène le boulevard périphérique parisien en posant la question géographique du centre et de la périphérie, c’est-à-dire des routes innombrables qui sont censées mener à un noyau hypothétique et fantasmé. S’il y a là le passage entre deux entités distinctes, Isabelle Boitel cherche également à passer de la réalité au rêve : le passage est alors l’évasion d’un régime de réalité à un autre, une fugue vers l’imaginaire et la fiction. L’œuvre abrite le passage d’un monde prosaïque et quotidien (le périphérique) à un monde onirique visuellement pictural en passant d’un medium à un autre, de l’image vidéo à la peinture. Avec Isabelle Boitel, le rêve se glisse dans le passage lui-même. 
Plus aérienne, Suzanne Müller s’engage dans une exploration du paysage berlinois vu du métro. Dans ses photographies, un même personnage surgit et s’empare de l’espace de la ville et fixe le spectateur d’un air inquisiteur, le doigt pointé vers lui : ce personnage à l’« étrange regard » est un passager fantôme de ce paysage urbain, il en est aussi l’acteur et le voyeur, il est d’ailleurs sans doute le reflet du spectateur, lui-même passager du métro et passager de l’œuvre. Suzanne Müller n’est pas la seule à créer un personnage, comme si la question du passage invitait à la confusion des mondes, incitait à franchir le mur de la fiction. 
En effet, Isabel Da Cunha de Almeida crée le personnage de « Z-héros » dans ses photographies. Chez elle, le passage s’effectue entre le Brésil et la France, la réalité et la fiction, la photographie et la ruse de la représentation : elle construit une réalité fictionnelle en mettant en scène son personnage. Elle détourne l’indicialité photographique au profit de l’imaginaire. De manière similaire, Cheng-Yu Pan donne à voir une Terre virtuelle et satellitaire dans des photographies où d’étranges figures tutélaires et religieuses regardent le spectateur en surplombant le monde.
Avec ces artistes, l’image devient le rhizome d’une représentation critique du monde. Le passage est avant tout détournement et transformation de l’image réalité, un engagement vers les contrées du rêve et de la poésie.
Dérives poétiques : le passage comme confusion des genres
Cette exposition est dominée par la poésie : elle est non seulement hantée par Rimbaud et Verlaine, mais elle propose aussi d’entrer au cœur du dispositif poétique. A ce titre, Christelle Mas travaille à rendre le langage matériel et visuel, en mettant notamment face à face des photographies et des installations. Son travail est une tentative de fusion de la métaphore poétique et de l’objet : en disposant des œufs sur le sol de la galerie, elle invite le spectateur à devenir lui-même poète, à s’adonner à l’association d’idées, à vivre le délitement du langage en matière. Christelle Mas crée une histoire à partir d’éléments formels ; elle donne corps à des poèmes mentaux tout en questionnant notre quotidien le plus intime, la nourriture que nous ingérons tous les jours, entre suspicion et toxicité… 
Si le passage est une voie d’accès privilégiée vers le poème, c’est sans doute l’œuvre de Nikoleta Kerinska « Visual Poems 1 » qui le prouve le mieux. En effet, par l’animation numérique et l’image 3D, elle cherche à donner au langage toute sa potentialité visuelle. Le langage devient véritablement un « être vivant », le lieu de passage entre l’œil et l’oreille, la vue et le son, la graphie et le sens. En créant son alphabet du son, Nikoleta Kerinska fait du langage visuel un code à déchiffrer, un code fait d’ondes sonores. Celle-ci offre au spectateur une véritable expérience poétique puisqu’elle lui fait vivre une expérience de correspondance baudelairienne. Dès lors, la synesthésie des sensations propre à l’écriture poétique s’incarne dans le regard du spectateur. 
De la vie à la mort
La question du passage appelle intrinsèquement celle du passage de la vie à la mort, celle de l’être passager et éphémère. A cet égard, l’installation de Ghislaine Perichet est particulièrement significative. Chez elle, le passage est conçu de manière négative : le passage est une obstruction et un empêchement. En plaçant le spectateur face à de lourdes portes closes, le passage est littéralement impossible, comme interdit. Pris dans le faisceau lumineux de la projection, les spectateurs deviennent alors des ombres monumentales, condamnées à errer dans un purgatoire imaginaire. Les fantômes règnent alors en maîtres, peut-être parce qu’ils ont la possibilité de traverser les murs, de sortir de leur prison…
Enfin, Edouard Rolland pose aussi la question de la mort dans une installation-sculpture à partir de cinq structures en bois et d’une « empreinte ». Ces éléments appartiennent à un espace incertain entre l’équilibre et la gravité, la verticalité et l’horizontalité, l’élévation et la chute. Ce que cherche Edouard Rolland c’est avant tout à dialectiser l’idée de chute suicidaire : en se détruisant, quelque chose se construit paradoxalement, et c’est dans cette destruction que l’artiste éprouve sa non-maîtrise face à la matière, la puissance de l’accidentel et de l’inattendu. Comme les ombres de Ghislaine Perichet, les planches d’Edouard Rolland sont entre la vie et la mort, dans un étroit passage du temps auquel seul l’art peut accéder. 
Ces neuf artistes — par leurs installations, photographies et vidéo — s’emparent de la question du passage non seulement pour l’enrichir, la densifier, mais aussi pour la mettre en procès. Ils ne se contentent jamais de l’anecdote ou de l’illustration, mais décident d’entrer au cœur du concept philosophique du (des) passage(s) avec les moyens de l’art. 
Cette exposition montre avant tout que le passage est toujours déjà un chemin de traverse, une prise de risque, un véritable passage à l’acte ».

Léa Bismuth (Maître de conférences en Esthétique – Université Paris8)

Philippe Bazin

« Noé »

Du 6 au 23 mai 2008

« Le film de Philippe Bazin est une rigoureuse expérience de dépouillement. Un expérience dont la procédure est familière aux philosophes : celle du cogito chez Descartes, celle de la « réduction » chez Husserl : elle consiste à essayer de retrouver le fondement élémentaire et indestructible de la pensée pure, de la possibilité même d’agencer de la pensée et d’enchaîner des raisonnements, en procédant à l’élimination de tout ce qui est susceptible d’en faire un attribut d’autre chose qu’elle-même, ou de la réduire aux conditions d’un appareil extérieur à elle-même. Ici, la « réduction » opérée par l’artiste consiste à retrouver, en abolissant tout ce qui constitue l’appareillage toujours plus complexe et différencié d’un « tournage », une sorte de degré zéro ou de sol originaire du cinéma. » Alain Brossat, mars 2008.

Dance on camera

Commissaire d’exposition : Mélanie Perrier Avec la collaboration de Ghislaine Perichet

Du 31 MARS au 18 AVRIL 2008

Résolument tournée vers les croisements entre la danse, le cinéma et les arts plastiques, l’exposition accueillera une sélection internationale de vidéos et courts métrages de danse. Devenant membre du tour mondial du Festival de New York DFA, l’exposition entendra poser la question de la spécificité des images construites avec et à partir de la danse contemporaine.

Une dizaine de films (vidéos, courts métrages, installation) seront proposés, rassemblés en 3 programmes thématiques :

PROGRAMME 1 : « Hors scène : Danse en architecture » 

Panorama Roma du collectif ZimmerFrei,(Italie), 2005, 12m

Flying Lesson de Phil Harder and Chameckilerner, (USA), 2007 ; 4’37m

Carbon Minoxide de Kaori Ito ,(France) 2004, 6.48m

The cost of living de Lloyd Newson,(Angleterre), 2004, 34m 

Petit vocabulaire Danse / architecture, de Julie Desprairies 20m 

PROGRAMME 2 : « Histoires de danse(s) : Films dansés »  

Babel de Peter Sparling, (USA), 2005, 7:22m The Peter Sparling Dance Company

Here After de Wim Vandekeybus, (Belgique), 2007 ; 65m Ultimavez

Fragmentation de Suzon Fuks, (Australie), 2007 ; 5.8m Igneous

Aprop de Aitor Echeverria, (USA), 2007 ; 7m

PROGRAMME 3 : « Face à face : Danse et cinéma » 

Pavillon Noir / Dark Side (2007) de Pierre Coulibeuf Installation conçue spécialement à partir du film 35mm.

WORKSHOPS Vitrines à investir, images à suivre

Parallèlement aux projections continues, des invitations intitulées “vitrines à investir, images à suivre” ont été adressées à des chorégraphes. Au sein de workshops avec des étudiants, elles expérimenteront les questions de la chorégraphie et de ses images de manière “in vivo” et in situ.

Catherine Contour, Julie Desprairies et Micheline Lelièvre ont accepté l’invitation et ont imaginé 3 formes différentes d’intervention au cours de l’exposition. Les vitrines de galerie deviendront ainsi le terrain d’expérimentations filmées et retransmises sur moniteur.

Micheline Lelièvre

Se mettre en vitrine Qu’est-ce que l’on donne à voir et comment… L’enjeu ici serait celui de se mettre en vitrine, ceci en tant que corps en mouvement. Pas tant de danser que d’être présent à son corps et à ce qu’il renvoie, à son image perceptive. Activation quotidienne tous les jours pendant l’exposition.

Catherine Contour : L’ Observatoire/atelier du regard

En vitrine : Film « Sur Autoportrait aux jardins de Barbirey/2003 »

Un tableau en mouvement, accroché au mur du fond dans la vitrine. La lenteur de l’action filmée et les panneaux titres ponctuant le film permettent aux passants de saisir des images-indices -plutôt qu’une action précise ou un message- au gré et au rythme de leur propre circulation. Chacun, différemment, devient collectionneur.

L’ Observatoire/atelier du regard offrira à chacun des outils pour questionner sa manière de regarder un corps en mouvement dans un contexte donné. Il permettra d’élaborer une liste de questions à partir d’exercices simples. Workshop + Performance « Autoportrait en aveugle »

L’accompagnement de l’autoportrait par plusieurs « filmeurs » complices pourrait renvoyer à chaque spectateur la question de son propre regard. En déléguant à chacun, miroir, le soin de « réfléchir », l’autoportrait en aveugle se construirait en improvisation dans le moment de sa mise en regards avec pour sol le faisceau de ces regards

Julie Desprairies invite Elise Ladoué & Felicia Atkinson (association Gingembre)

Face au petit vocabulaire danse/architecture, Julie Desprairies invite l’association gingembre à réagir en temps réel dans la vitrine de la galerie Michel Journiac. Comment regarder avec le corps ? Peut-on comprendre et faire comprendre en simultané ? Proposer alors une solution par la digression, où le vocabulaire apparaît comme autant de pistes et de suggestions pour de nouveaux états plastiques et chorégraphiques. Avec les moyens simples et quotidiens chers à l’association gingembre, et ce qu’implique comme rapport une télévision dans une vitrine, les deux jeunes artistes proposent une méthode dans la méthode, un repositionnement à l’image des post-its : jouer avec les dimensions, de l’espace de la danse à celui de la vidéo, à celui de la galerie et du papier. 

« Revers du Réel » 

Du 11 au 21 mars 2008

Artistes : Halida Boughriet – Cyprien Chabert – Florence Chevallier – Cyprien Gaillard – Candida Höfer – Emmanuel Lagarrigue – Christof Migone – Leonid Tishkov – Boris Bendikov

Le rapport que les artistes présentés dans cette exposition entretiennent avec le monde contemporain tient à la singularité d’un regard porté sur l’ambiguïté des éléments de notre culture. Un caractère autour duquel s’organise un monde actuel qui se réclame platement de « l’ici et maintenant », c’est-à-dire d’une simultanéité visuelle et temporelle toujours plus exacerbée, dont le but vise à l’indistinction entre la réalité et la fiction. Les propositions artistiques mises en lumière par l’exposition « Revers du Réel » s’élaborent comme des éléments révélateurs de nos tendances aveugles en décidant d’explorer les confins de la perception. Une sélection d’univers artistiques singuliers est ainsi présentée à la galerie Michel Journiac, devenue, le temps de l’exposition, réceptacle de ces expérimentations opérées à partir du réel.

De la vidéo à l’installation sonore en passant par la photographie ou encore la gravure contemporaine, les oeuvres se développent à partir d’un constat univoque : celui de l’exubérance du réel. Face à la contamination architecturale, aux pollutions visuelles, aux allergies sonores auxquelles nous avons été désensibilisés, ou encore à l’obstruction de l’horizon du paysage, les alternatives proposées par les artistes ne peuvent être que radicales.

Adoptant une attitude de retrait Candida Höfer, Florence Chevallier ou encore Emmanuel Lagarrigue proposent des oeuvres nichées dans une sphère parallèle, comme pour mieux menacer la réalité et ses référents de basculer dans le monde de la fiction et le règne de l’imaginaire. Leur originalité tient ainsi à leur situation dans un paysage inédit, peuplé de formes et d’éléments en constante tension entre le familier et l’inconnu, le lumineux et la pénombre, la sérénité et l’inquiétude. Ces propositions inaugurent ainsi un lieu qui permet de se pencher sur une autre réalité temporelle et géographique, un lieu réinvesti par le politique. Aux antipodes de ces univers, Cyprien Gaillard ou encore Cyprien Chabert éprouvent et épuisent les images d’une architecture et d’une nature envahissantes. Constituant à la fois une menace directe pour leur environnement et pour elles-mêmes, ces oeuvres définissent ainsi toute production comme un système éphémère, tendant à sa propre dégradation.

A travers ces œuvres, les artistes participent donc de la redéfinition d’un espace sensible par la réactivation d’éléments naturels tels que la lumière et les sons, mais surtout par la reconsidération perpétuelle de leurs pratiques artistiques.

Face à des œuvres qui refusent le hiératisme, chaque visiteur, par sa réception personnelle, construira alors sa propre compréhension des oeuvres autour des références culturelles historiques, littéraires ou imaginaires qu’elles activent. Le choix des oeuvres et de leur scénographie rend visible un ensemble de différentes expériences qui constitue une démultiplication des lieux du sensible.

Exposition organisée par les étudiants du Master 2 professionnel Sciences et Techniques de l’Exposition, promotion 2007 – 2008 : Hanna ALKEMA, Charlotte AURICOMBE, Anais BOURQUIN, Emilie CABANEL, Leslie COMPAN, Clément CORRAZE, Julie DALOUCHE, Emmanuel DELANGLE, Amélie DERVELOY, Mami IIDA, Geoffrey ISSOULIÉ, Franck MENEGAUX, Sophie PELTIER, Sophie PETIT

Eija-Liisa Ahtila

« Une retrospective »

Février-Mars 2008

Cette première rétrospective de l’artiste finlandaise en France présente un ensemble de sculptures, deux séries de photographies, et quatre installations filmiques dont Where is Where?, produite pour l’exposition.

Eija-Liisa Ahtila définit ses œuvres comme des « drames humains ». Ses représentations de l’adolescence, de la sexualité, des relations familiales, de l’exclusion, de la séparation, mais aussi de la souffrance et de la mort construisent un univers émotionnel très fort. Sous un jour à la fois intimiste et irrationnel, Eija-Liisa Ahtila décrit des tensions intérieures extrêmes et des communications perturbées où la distinction entre réel et imaginaire n’a plus cours.

Eija-Liisa Ahtila occupe une place singulière sur la scène artistique, entre les héritages des démarches conceptuelles et alternatives des années 1960 (où la vidéo était un outil d’enregistrement et d’expérimentation) et ceux du documentaire, du cinéma expérimental, mais aussi du cinéma commercial, de la télévision et de la publicité. Elle oscille sans a priori entre différents formats d’apparition des images, passant du cadre muséal avec de vastes installations dans l’espace, au petit ou au grand écran. Son œuvre se confronte à une dimension spectaculaire, tant dans la sophistication de la mise en scène que par l’utilisation d’écrans multiples. L’illusion est, selon Ahtila, une « matière » pour son travail. La précision du scénario, la direction d’acteurs, le montage et les effets spéciaux servent la complexité des situations et instaurent des procédures narratives déconcertantes pour le spectateur. Cette écriture formelle place celui qui regarde en position active : il doit raccorder, ou non, les fragments d’une histoire à plusieurs niveaux.

Bernard Lallemand 

« My space »

Du 31 janvier au 22 février 2008

Bernard Lallemand : « Nous ne possédons qu’un seul espace. Un espace portatif à la structure et au fonctionnement complexes. Cet espace perçoit, ressent, observe, enregistre, analyse, stocke et interprète le monde dans lequel il est immergé. Cet espace n’est pas un espace de liberté, il n’est pas vierge et échappe en grande partie à notre déterminisme. Les informations qu’il stocke se sédimentent et conditionnent notre fonctionnement. Malgré cela, il reste des zones de fragmentation qui échappent au rationnel, des sortes d’interstices qui peuvent produire des confusions ou des aberrations et provoquer des bugs. »


C’est à partir de ces micro-espaces que sont conçues les réalisations présentées dans la galerie Michel Journiac à Paris.

2007

Mark Dion 

« Library for the birds of Paris and other fables »

Du 18 octobre au 8 novembre 2007

Avec la participation de la Galerie In Situ – Fabienne Leclerc – Paris

L’oeuvre de Mark Dion interroge la relation que nous entretenons avec la nature, notamment à travers sa présentation dans les musées d’histoire naturelle qui selon lui « posent des questions fondamentales sur la vie et l’histoire ». Il collecte des objets du quotidien qu’il associe dans des installations où cohabitent non sans ironie, objets contemporains et d’autres plus anciens. Ainsi sont présentés des squelettes, animaux vivants associés à des végétaux, bocaux étiquetés et livres. De ces objets récupérés, il crée des mises en scène, sorte de cabinets de curiosité, où le pragmatisme scientifique côtoie une mise en espace aux codes esthétiques contemporains. L’oeuvre de Mark Dion se révèle être une réflexion sur les paradoxes du comportement humain, sous une forme aussi bien humoristique que sérieuse.En effet, ses installations renvoient une image de l’homme à la fois protecteur de la nature dans ses classifications de musée et destructeur de la planète, que nous retrouvons dans les figures d’animaux recouvertes de goudron ou d’arbres ravagés par des pluies acides. Ainsi, pose-t-il un regard critique sur la société contemporaine et ses préoccupations écologiques.

« (Im)postures »

Du 28 mars au 5 avril 2007

Artistes :  Com & Com – Denis Darzacq – Leandro Erlich – Mounir Fatmi – Frédéric Lebain – Nicolas Moulin – Ernest Pignon-Ernest – Philippe Ramette – Brigitte Zieger

Situations à première vue vraisemblables, les œuvres introduisent plus ou moins vite au regard prolongé du spectateur des anomalies propres à en renverser les apparences. Et dans le temps furtif de cette hésitation, l’ambiguïté invite au départ d’une déambulation imaginaire mêlant savamment le vrai et le faux, l’envisageable et l’impossible.

Propres à nous enchanter mais aussitôt promptes à nous faire chanter, ces images ne sauraient se jouer du réel et préfèrent travailler nos croyances. Trompe l’oeil d’un nouveau genre, elles sont moins attentives à la perfection du leurre qu’au moyen d’éveiller chez le regardeur un soupçon.

On sait le goût des images pour le travestissement. Leur délice est dans le décalage, l’astuce qu’elles utilisent afin d’offrir et de subtiliser ensuite, au rythme d’une oscillation, les moyens d’un départ de la réalité. Et bien que menant inévitablement au non lieu, à la découverte du « truc », on aura goûté à l’équivocité de nos perceptions.

La Galerie Michel Journiac a été inaugurée le 26 octobre 2005 au sein du Centre Saint-Charles de l’UFR « Arts Plastiques et Sciences de l’Art » de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Pour la première fois, un groupe d’étudiants se propose d’en être les programmateurs et d’y exposer un choix d’oeuvres d’artistes contemporains.

Exposition organisée par les étudiants du Master 2 professionnel Sciences et Techniques de l’Exposition, promotion 2006 – 2007 : Bahaa ABU DAYA, Laure  BURGUN, Muna CANN, Marie DELAUNAY, Géraldine DENZA, Marine DROUIN, Géraldine DUFOURNET, Guillaume FABIANI, Juliette GORET DROUHIN, Eva GRAVAYAT, Alix HILTEBRAND, Sophie HUET, Céline MARCHAND, Jessica  OUBLIE, Isaline VUILLE, Cécile ZARKA

« Parcours Mixtes » 

commissariat : Richard Conte

Du 23 janvier au 3 février 2007

Artistes : Pauline Bastard – Sirine Fattouh – Marie Preston – Benjamin Sabatier – Raphaël Vincenot

2006

« Conflit d’images »

Commissariat : Etienne Bernard

mars 2006

Artistes : Lida Abdul – Taysir Batniji – Juan Manuel Echavarria – Jean-Michel Pancin

Inauguration de «Programmation vidéo», une proposition d’Etienne Bernard. À travers quatre sensibilités et contextes spécifiques, «Conflits d’images» s’intéresse à la façon dont l’artiste regarde le conflit, le vit, le reçoit, le comprend, le décrypte, le critique et en témoigne.

Conflit d’images

La guerre est affaire de manipulation, de propagande médiatique (télévision, Internet). On parle avec pudeur de «conflit» en évoquant l’image lisse plus ou moins violente, émouvante et mise en scène d’une situation exotique aux problématiques souvent troubles.
La copie brouille l’original jusqu’à l’en vider de toute substance, de sa douleur.
À travers quatre sensibilités et contextes spécifiques, «Conflits d’images» s’intéresse à la façon dont l’artiste regarde le conflit, le vit, le reçoit, le comprend, le décrypte, le critique et en témoigne.

2005

Raphaël Boccanfuso

Inauguration de la Galerie

27 octobre – 15 décembre 

Pour l’inauguration de la salle Michel Journiac, située au sein de la «fac» d’arts où il a enseigné, un «panthéon» en bois et en marbre rend hommage à des artistes reconnus. L’illusion est parfaite, mais c’est d’un décor, un trompe-l’œil : les murs sont recouverts d’adhésifs décoratifs de la marque Vénilia. C’est l’œuvre à la fois classique et baroque de Raphaël Boccanfuso.

Un «panthéon» construit en bois et en marbre rend hommage à des artistes reconnus : Michaël Snow, Eric Rondepierre, Gianni Motti, Alain Declercq, Claude Lévêque, etc. L’illusion est parfaite, mais en réalité il s’agit d’un décor, d’une mise en scène, d’un trompe-l’œil : les murs de la salle d’exposition Michel Journiac ont été recouverts d’adhésifs décoratifs de la marque Vénilia imitant parfaitement des panneaux de bois précieux et des plaques de marbre faussement gravées.

Cette mise en scène, à la fois classique et baroque, est l’œuvre de Raphaël Boccanfuso qui entend inaugurer de manière officielle cette salle d’exposition située au sein d’une «fac» d’arts plastiques où Michel Journiac a enseigné. Il rappelle à la mémoire des visiteurs les autres artistes qui sont intervenus dans ces murs : de la programmation d’une salle d’exposition, Raphaël Boccanfuso en fait un objet de patrimoine, ouvrant ainsi une parenthèse, un temps mort dans la linéarité de l’histoire de l’art.

Le soir même du vernissage, la rigueur de l’inauguration a été rompue à la fois par l’humour de Dominique Noguez qui, à la demande de l’artiste, a prononcé un discours dans les règles de l’art, et par un rendez-vous festif : un grand buffet était offert à la gourmandise du public devenu à son tour acteur de la performance. Raphaël Boccanfuso interroge avec humour notre regard sur les institutions et les protocoles de légitimation des œuvres : tel avait été le cas pour Savoir disposer ses couleurs (1997), et pour ses cartes postales éditées qui nous montrent d’illustres buildings pixélisés (2001), dont l’image est pourtant protégée par copyright.
En 2002, il propose aux mairies d’arrondissements de Paris, de remplacer les bustes de Marianne par celui de sa galeriste Patricia Dorfmann. Aujourd’hui, cette nouvelle Marianne est toujours présente dans la salle des mariages de la mairie du XIXe arrondissement.

Comment qualifier le travail de Raphaël Boccanfuso si ce n’est par l’utilisation de la citation, son exagération et la disparition de ce qu’elle désigne?
A Saint-Charles, la pérennité du vivant est assurée par le don d’une plaque d’inauguration que l’Université doit entretenir et conserver. Désormais la salle d’exposition Michel Journiac est officiellement nommée.

Par Julien Courois

2004

« Le Complexe du cul-de-sac »

Commissariat : Etienne Bernard

(Février 2004)

Artistes : Tatiana Trouvé – Mathieu Copeland – Peter Goin – Guillaume Pinard – Bruno Rousseaud

Salle Michel Journiac, Fontenay-aux-Roses & Université Paris 1

La salle Michel Journiac, qui vient de s’ouvrir au sein de l’UFR Arts plastiques de l’Université Paris I, est conçue comme un Bureau d’hypothèses. Elle accueille deux propositions: Disconvenance, proposée par Claude Lévêque, et Le Complexe du cul-de-sac, proposition du critique Etienne Bernard.

La salle Michel Journiac, conçue comme un Bureau d’hypothèses, est un nouveau lieu pour la création contemporaine en région parisienne.
En effet, la volonté de décloisonner les espaces, d’introduire la cohabitation des propositions artistiques, d’associer professionnels et étudiants, chercheurs et artistes est une variation sur l’esthétique de liberté et de possible du site de création contemporaine parisien.

Deux propositions inaugurent alors cet espace, également lieu d’accueil pour les groupes de recherche de l’UFR et de rencontre pour des conférences mensuelles comme celle que donnèrent le 12 février Hervé Loevenbruck et Anne Roussel.

L’un des espaces, intitulé SDD (Support de Diffusion) a pour ambition de questionner les modalités de l’exposition. C’est naturellement que Disconvenance s’intéressait à la pratique du vernissage.

Cette action proposée par Claude Lévêque, catalyseur et aiguilleur de l’opération, et les étudiants au terme de réunions de travail, s’articule autour du principe de la tabula rasa, principe déterminant du texte donné par Claude Lévêque à ses collaborateurs à l’occasion du projet :
«Fabriquer du rien/ Etablir du néant/ Créer de l’absence/ Univers zéro… Table rase […] Saturation et agitation dans le fragment de la salle Michel Journiac qui nous est réservé».

Il s’agit en fait de repenser les codes du vernissage, de la réunion sociale : le visiteur se voit distribuer des tracts imprimés « Ça va ? », et coller des stickers blancs sur ses vêtements ; on lui fait entendre des sifflements, et on l’invite à se servir de la bière et du pain à même le sol. Tandis que son image est diffusée sur les murs.
Le vernissage vu comme une nouvelle Cène, l’inauguration comme une consécration dont les restes vont conférer à la salle un aspect et une odeur d’après la bataille pendant tout le temps de l’exposition. Le lieu artistique conçu comme un espace de diffusion où les objets passent d’une main à l’autre, d’une place à une autre.

Un second espace nommé AOT (Activité d’Occupation Temporaire) rassemble autour du thème du « cul-de-sac » cinq artistes utilisant des médiums différents. C’est à Etienne Bernard que l’on doit la sélection de ces artistes.
Le  » cul-de-sac » désigne des figures du blocage : le moment où l’action et la pensée deviennent hermétiques ou incompréhensibles, telles que cette route brutalement coupée photographiée par Peter Goin.
Sur le savon bicolore de Tatiana Trouvé des inscriptions en braille, plastiques et tactiles, recèlent un secret. Mais ce cul-de-sac n’en n’est pas un pour les aveugles qui, sachant lire le braille, auront accès au secret consigné dans les caractères du savon.

Clément Dirié 13 février 2004.