Du 25 Septembre au 25 Octobre 2019
La galerie Michel Journiac organise une exposition exceptionnelle qui se tiendra dans ses murs entre le 25 septembre et le 25 octobre 2019 : Serguei Paradjanov, Achik Kérib, Le Démon et La Confession. Fruit d’une étroite collaboration entre l’Université Paris I et le Musée Paradjanov à Érevan, cette exposition reviendra sur trois films du grand réalisateur et artiste plasticien arménien, né en Géorgie, Serguei Paradjanov (1924-1990). Celui qu’on connaît surtout pour ses Chevaux de feu et Sayat Nova a également réalisé une adaptation cinématographique de l’œuvre de l’écrivain russe Mikhaïl Lermontov, Achik Kerib, conte d’un poète amoureux (1988) et un projet non abouti sur Le Démon dont il finit l’écriture dès 1972. Il a aussi laissé dans ses cartons un film autobiographique Confession dont il avait commencé le tournage en 1989 et qui sera interrompu par sa mort l’année suivante. La Galerie Michel Journiac propose de revenir sur ces trois films, moins connus du grand public, en faisant découvrir la partie plastique de son travail. Nous aurons ainsi la chance de découvrir un ensemble inédit de vingt-neuf dessins et collages originaux, sélectionnées au Musée Paradjanov, esquisses, planches de story-board, œuvres originales.
Selon le critique de cinéma Serge Daney, le réalisateur « est de ceux (ils se font très rares) qui font comme si personne avant eux n’avait filmé. Heureux effet de “ première fois ” auquel on reconnaît le grand cinéma. » La singularité de ce cinéma, qui fascinait aussi bien Tarkovski que Jean-Luc Godard, tient en grande partie à ses qualités poétiques et plastiques inimitables. Un véritable art du mélange et de la transversalité artistique et esthétique est à l’œuvre chez le réalisateur, ce qui en fait une figure capitale de notre modernité. Paradjanov concevait ses collages comme des « films compressés » et, à bien des égards, ses films peuvent être regardés comme des formes picturales, empruntant certains motifs et modes de composition hiératique à la peinture d’icônes et de miniatures arméniennes, mais aussi à des œuvres modernes, notamment surréalistes.
La Galerie Journiac qui nous invite à découvrir des œuvres pour la plupart inédites en France fera découvrir au public le passionnant dialogue mené par Paradjanov entre le cinéma et les arts plastiques.
Cet événement fait suite à un projet d’envergure, « L’atelier du réalisateur de films : Sergueï Paradjanov cinéaste-plasticien » qui a pour objectif de mieux faire connaître l’œuvre de Paradjanov et sa modernité à travers la présente exposition, mais aussi par des tables rondes, colloques et avec une future publication. Ce projet est mené par l’équipe de l’Université Paris I : José Moure, Olivier Schefer et Véronique Verstraete, avec l’aide de jeunes réalisateurs et chercheurs, Gina Fadale, Edgar Lejeune, Mariam El Ajaroui, Wissam Mouawad et Naïri Galstanian. Il a été inauguré par deux journées d’étude préparatoires à Erevan les 16 et 17 avril 2019.
La présente exposition sera accompagnée de deux journées d’étude, interdisciplinaires, qui se tiendront dans les murs de l’Université Paris I, centre Saint-Charles- Ecole des Arts de la Sorbonne, les 24 septembre et 25 octobre prochains. Il associera plasticiens, esthéticiens, historiens de l’art, spécialistes du cinéma et de la littérature : tous s’interrogeront sur les échanges entre les arts chez Paradjanov dont l’œuvre hétéroclite et foisonnante mêle des traditions et des cultures distinctes et s’inscrit aux frontières du cinéma et des arts plastiques.