DU 29 NOVEMBRE AU 13 DÉCEMBRE 2011
Les œuvres de Bruno Perramant – artiste né en 1962 à Brest -, qu’elles soient conçues isolément ou en polyptyques, proposent un éventail de sens très largement ouvert en meme temps qu’une multiplicité de possibilités sémantiques et symboliques qui, souvent, reposent sur des mécanismes inspirés des techniques cinématographiques – cadrages propres au genre, qualité du montage, interférences temporelles, effet Koulechov, mixage, sample, split screen…
Les peintures s’agencent la plupart du temps en ensembles, souvent imposants par le nombre de tableaux dont ils se composent, intimant au spectateur le réflexe d’une lecture narrative, perturbée par le sentiment d’être confronté à la collision de narrations simultanées sans lien apparent, ou cryptée par la présence fréquente de phrases, peintes sur la partie inférieure de certains tableaux, qui viennent contrarier les images représentées, à l’instar d’un télétexte incohérent ou d’un sous-titrage erroné.
La peinture elle-même participe d’une hybridation généralisée, usant tout autant de teintes terreuses, et parfois légèrement surannées, que de gammes chromatiques iridescentes évoquant la physiologie lumineuse de la vidéo. Les aplats lissés jouxtent les jus, le trait quasi chirurgical côtoie la coulure, l’abstraction frise la figuration et inversement.
Tout, dans l’œuvre de Bruno Perramant, concourre à affirmer que rien n’est pur en soi, que toute réalité est la manifestation de concrétions disparates, d’agencements improbables, d’agglutinations troubles, d’associations visuelles inattendues. Dans ses polyptyques s’entrechoquent l’histoire de l’art et celles du cinéma, de la littérature, de l’humanité, entrecoupées de flashs se rapportant à l’histoire personnelle de l’artiste.